Les chiffres ont parfois l’art d’énoncer des constats. Celui du poids démographique aux Etats-Unis de la génération Millennial, appelée aussi Millennials, pèse dans la réflexion globale sur son impact. Elle représente aujourd’hui 70 millions de personnes et 35% de la population active, avec une hausse prévue à 50% des employés en 2014. Une étude réalisée par Millennial Branding prévoit que d’ici 2015, la génération Y constituera 75% de la force de travail aux Etats-Unis. Juste derrière elle, la génération Z va également grandir et pourra elle aussi se targuer d’avoir un impact profond sur notre société. Elle contrôle déjà pour 30 milliards des dépenses américaines.
Le digital dans leur ADN
Mais y a-t-il une différence entre ces générations et celles d’avant ? Elles sont nées avec le digital dans leur ADN. Cette vérité peut sembler être une évidence, mais c’est pourtant le détail crucial qui les sépare de leurs parents, de leurs professeurs, des gouvernements ou des entreprises. Le résultat est que notre société se divise en deux camps : ceux qui comprennent ces deux générations et les autres. Et il est impossible d’investir dans le futur sans voir le monde à travers les yeux des Y et des Z.
Leur cerveau fonctionne différemment
Par exemple, ces générations sont multi tâches. Cette faculté diminue-t-elle automatiquement la qualité des actions entreprises ? Le sentiment populaire estime que oui. Cela n’est plus vrai pour les plus jeunes générations. Pourquoi ? Car leur cerveau fonctionne différemment.
- Nous nous soucions de la protection de la vie privée sur les réseaux sociaux. Ils la maîtrisent comme un art.
- Nous ne comprenons pas pourquoi les gens partagent autant en ligne. Ils ont créé des filtres exceptionnels pour faire le tri.
- Nous utilisons Google.com pour trouver des informations appropriées. Ils vont sur des réseaux de confiance et comptent sur des vidéos YouTube pour prendre des décisions.
- Nous regardons la télévision sur des écrans de télévision. Ils la regardent sur des tablettes et des Smartphones.
- Nous écoutons la radio sur des postes de radio. Ils écoutent de la musique sur Pandora, Spotify ou d’autres.
- Nous pouvons dîner ou nous asseoir à la table d’êtres chers sans regarder nos téléphones en permanence et sommes furieux quand ils n'en font pas autant. Pas eux.
- Nous faisons confiance à nos amis et à notre famille. Ils font confiance à des gens qui like comme eux, qu’ils les connaissent ou non.
Et cela n’est que le début...
Une étude sur les jeunes adultes aux USA et au Royaume-Uni, conduite par JWT et intitulée « GEN Z : le digital dans leur ADN », montre à quel point ils sont connectés et différents de nous. Pendant que certains d’entre nous se demandent si Facebook va suivre la voie de MySpace et d’autres réseaux sociaux qui ont succombé à l’obsolescence digitale, on y apprend que pour respectivement 84% et 46%, Facebook est le socle digital en ligne des 8-12 et 13-17 ans.
Plus à l'aise à converser en ligne
Pour ceux qui se demandent si les enfants prostrés devant leur écran sont affectés ou non dans leurs rapports et conversations dans le vrai monde, qu’ils prennent conscience que les temps changent !
Dans cette même enquête, il est stipulé que presque la moitié de la génération Z juge sa vraie vie sociale comme étant sur les réseaux sociaux. De plus, 43% se disent plus à l’aise à converser en ligne que face à face dans le monde réel.
Les relations sentimentales en ligne rendent également la planète bien plus petite. Ce n’est pas une nouveauté, mais apprendre que 26% des plus jeunes devraient prendre un avion s'ils voulaient rendre visite à leur petit(e)-ami(e) virtuel(lle) est sans précédent et pour le moins exceptionnel.
Quand les parents sont interrogés sur le comportement en ligne de leurs enfants, 68% avouent espérer qu’ils se déconnectent et interagissent plus dans la vie réelle. Un vœu qui relève de la fantaisie digitale tant les jeunes adultes décident déjà des achats des foyers : 73% influencent le menu, 69% les loisirs, 60% le programme TV. La liste serait longue.
pourquoi se connectent-ils ?
Comprendre deux générations nées dans le digital demande des efforts. Pour rester à la page, il faut se délester de tout scepticisme et antagonisme. En comprenant comment ils se connectent, pourquoi et quelles en sont les conséquences comportementales, nous devenons capables de prendre les décisions appropriées sur les stratégies d’engagement, de produits et de services. Nous devons devenir des anthropologues et des ethnographes du digital pour cerner et apprécier les différences et les subtiles nuances qui créent la division entre les générations. Faire ces efforts nous enseigne la culture actuelle et nous conditionne à mieux anticiper un changement qui, avec les progrès technologiques permanents, sera toujours constant.
Nous ne pouvons pas aujourd’hui sous-estimer l’influence de ces générations connectées sur l’économie et la société.
Avec ceux qui apprennent à se connecter désormais à leurs côtés, elles contribuent à une culture non seulement experte mais également interconnectée. Après tout, bientôt peut-être ne serons nous plus si différents !.