ILLUSTRATION
DE Jules le Barazer
L'ENTREPRISE
Quels
bureaux
pour
demain ?

Par
Anika
Michalowska
Open space, bureaux
du nomadisme, campus,
tour de bureaux, immobilier
« en barre », ne sont pas que des mots à la mode. Ils sont une tentative
de réponse à de nouvelles formes
d’organisation du travail
dans un contexte où le m2 devient
de plus en plus cher. Ou encore
comment concilier la performance et la qualité de vie au travail. Entrons dans le monde merveilleux des nouveaux bureaux.






De plus en plus de centres de
co-working










mobilier simple,
comfortable,
espaces conviviaux...
Chaque collaborateur
est relié au réseau.
On ne travaille pas uniquement coincé devant son ordinateur à sa table de travail.
(Photos © steelcase)










Le bureau
de demain
ne sera plus
une destination,
mais un lieu
de passage
et surtout, un lieu
d’identification







vraie qualité de vie et nouvelle conception des lieux de travail :
« le campus », siège europe de Quicksilver
à St jean de Luz.
© vincent monthiers/roxy
Qu’y a-t-il de commun entre le siège du Crédit Agricole délocalisé à Montrouge, les sièges régionaux de Ernst&Young à la tour First à Paris-La Défense et à la tour Oxygène à Lyon, le siège social de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, les nouveaux locaux d’Accenture à Paris, le siège social européen de Quicksilver à St Jean-de-Luz ? Ou encore celui de Vodafone aux Pays-Bas ou le centre R&D EMEA de Google à Zurich ? Tous, ils répondent à de nouvelles formes d’organisation du travail, à de nouveaux usages et habitudes de travail, et préfigurent une nouvelle approche de l’aménagement des lieux de travail.

Les dépenses immobilières (foncier, aménagement, exploitation) représentent le 3ème voire parfois le 2ème poste de dépenses de l’entreprise. Il y a quelques années, la question que se posait les entreprises était : « comment gagner des m2 de bureaux ». Aujourd’hui,elle est plutôt : « quel environnement pour que tout le monde travaille mieux tout en étant plus heureux, afin d’attirer de nouveaux talents et fidéliser les meilleurs », explique Ghislain Grimm, directeur associé de Form’a, agence expert des environnements de travail.

Il ne faut donc pas s’étonner qu’Actineo, l’Observatoire de la qualité de vie au bureau, ait organisé sa 10e rencontre sur le thème : « Performance au travail, et si tout commençait par les bureaux ? ».

Le collaboratif est entré dans l’entreprise

On assiste à une mutation profonde des façons de travailler : les collaborateurs sont de plus en plus mobiles, le foisonnement des nouvelles technologies et la multiplication rapide des fonctionnalités permettent de plus en plus le travail en réseau ainsi que dans des « lieux tiers ». L’instant Messaging, la VoIP, l’intranet collaboratif, la visioconférence, Skype embarqué, le Cloud,les réseaux sociaux d’entreprise, les tablettes, autant d’outils qui augmentent et augmenteront la mobilité hors entreprise et intra entreprise. Le fonctionnement en « mode projet » et/ou en « mode process » des salariés qui ne sont plus affectés à un projet unique est de plus en plus courant. Le collaboratif est entré dans l’entreprise.

Des espaces de respiration

Résultat : le bureau de demain ne sera plus une destination,mais un lieu de passage et surtout, un lieu d’identification. Cela se traduira par la disparition progressive des bureaux individuels fermés au profit d’espaces collectifs qui favorisent la transversalité et le travail collaboratif et impliquent la diversité et de nouveaux types d’espaces de travail selon les usages et le nombre de personnes . Au choix : box téléphonique individuel confidentiel, salle de réunion informelle, poste debout, ou assis pour 2 à 4 personnes, salles de visioconférence, espaces de convivialité, mobilier plus simple, très flexible, reconfigurable, assises de tous types (poufs, sofas, banquettes, canapés…). Selon le secteur où l’on travaille ou le métier, il y aura de moins en moins de bureaux attribués et de plus en plus d’espaces non attribués, notamment pour les salariés nomades. Chez Ernst & Young à Lyon et Paris-La Défense explique Jean-Pierre Buisson, associé, « avec le déménagement, nous sommes passés d’un poste = 1 personne, à un poste = 1 ½ personne, et demain, nous en serons à 1 poste = 2 personnes ». Les espaces de détentes, de respiration, ne seront pas négligés, depuis la cafétéria jusqu’aux terrasses végétalisées, voire les parcs sur les campus d’entreprise. « Pour accueillir les collaborateurs nomades, il y aura de plus en plus de co-working centres, conçus autour d’un concept, d’une identité, d’une cible ou d’une idée fédératrice », fait remarquer Carole Gall, Director WorkSpace Futures chez Steelcase. Outre des espaces comme La Cantine, vont émerger des Tiers lieux en réseaux où l’on trouvera des services complémentaires à l’échelle collaborative, à la manière des clubs anglais, où les entreprises pourront prendre des abonnements pour leurs collaborateurs nomades.

Pour répondre à cette demande, d’autres endroits comme les hôtels, les aéroports, mais aussi les centres commerciaux multiplieront les équipements numériques pour accueillir cette population, qui en plus, peut consommer sur place… Un équipement technologique que l’on retrouvera dans les locaux de restauration ou les espaces d’accueil et d’attente dans les entreprises.

Une chose est sûre, il n’y aura pas un bureau de demain, mais des bureaux adaptés à une entreprise. « La grande leçon qu’Actineo retire de ses sept années de réflexion sur la qualité de vie au bureau est qu’il n’y a pas une seule recette. Tout est fonction de la culture de l’entreprise, du secteur dans lequel elle travaille et des métiers qui la compose », souligne Odile Duchenne, directrice générale. Un déménagement, un réaménagement des espaces de travail, l’ouverture de nouveaux bureaux ne peut donc pas faire l’impasse d’un véritable audit qui passera par une analyse des besoins et des usages, actuels et futurs, de la pyramide des âges des collaborateurs, de la culture de l’entreprise, de l’image que l’entreprise veut donner, sans oublier l’association des salariés au projet et la mise en place d’une vraie stratégie de communication. Il reste que tout est encore à inventer.
La France rattrapera-t-elle son retard sur le télétravail ?

Le 8 décembre 2011, des milliers de travailleurs belges ont travaillé chez eux dans le cadre de la 2ème édition de la Journée Nationale du télétravail. Le 8 février 2012, ce fut au tour de Microsoft Suède de fermer ses bureaux nationaux et d’inviter ses salariés à rester à la maison, une première initiative pour le groupe en Suède qui a su convaincre 11 autres entreprises de son secteur de suivre son exemple. Ce même jour, en France, l’Assemblée Nationale a voté en première lecture, une disposition autorisant le télétravail dans la fonction publique. La France est-elle en passe de rattraper son retard dans ce domaine alors qu’elle ne compte que 7 % de télétravailleurs (un pourcentage inférieur de 45 % à la moyenne européenne et trois fois moindre aux pays scandinaves) ? Oui et non.

La lecture de l’enquête « Global @dvisor » de 2011 réalisée par Ipsos* montre que l’intérêt de nos compatriotes pour le télétravail est important (54 % se disent intéressés) car il économise le stress lié aux déplacements et permet un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et familiale. Une récente étude menée par Regus** démontre également le lien de cause à effet entre flexibilité au travail (en termes d’horaires et/ou de lieu) et augmentation de la productivité et du chiffre d’affaires des entreprises.

« Les outils existent aujourd’hui autorisant le bureau mobile », souligne Rémy Oudghiri, directeur du département Tendances & Insights, Ipsos Public Affairs, « mais il y a en France des freins importants au télétravail ». Et de citer la crainte pour le collaborateur que l’éloignement physique du bureau soit source d’isolement social et puisse nuire au bon déroulement d’une carrière. « Les Français ont une relation très affective au travail, véritable clé pour l’identification de l’individu ».

*Enquête Ipsos Global @dvisor, réalisée dans 24 pays dans le monde en octobre 2011
**Enquête Regus effectuée auprès de 16000 entreprises dans 60 pays en novembre 2011
Pour en savoir plus

« Performance au travail : et si tout commençait par les bureaux ? », Alain d’Iribarne et Actineo, l’Observatoire de la qualité de vie au bureau, 2012, Editions italiques, 128 pages. Une version numérique est disponible sur le site d’Actineo ainsi que sur l’Apple store et l’ebook store (version smartphone, tablette, ordinateur). Il s’agit ici du premier ouvrage numérique enrichi professionnel en France.

« Office code : diversité culturelle et espace de travail en Europe, le décryptage indispensable », Steelcase WorkSpace Futures, Steelcase, 2009, Gesellschaft sür Knowhow-Transfer in Architektur und Bauwesen, 203 pages. Nouvelle édition fin 2012, actualisée de nouveaux pays (Inde, Chine, Russie, Maroc, USA).
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