Jusqu’ici, cette technologie a souvent été synonyme de gadget promotionnel où le consommateur pouvait faire apparaître un personnage en 3D en plaçant sa boîte de cornflakes devant une webcam. Les dernières innovations technologiques vont pourtant permettre de pousser ce concept bien plus loin dans les années à venir.


Les smartphones ont apporté des briques indispensables à la réalité augmentée. Grâce à ces derniers, Internet s’est échappé du PC. L’information est désormais accessible en mobilité et devient contextuelle grâce à la géolocalisation et la boussole de notre mobile. Celui-ci sait où nous nous trouvons en temps réel et dans quelle direction nous regardons comme dans le projet Urban Dive des Pages Jaunes. Grâce à des applications dédiées, notre mobile peut récupérer des informations stockées dans le Cloud et nous informer sur la disponibilité à la location d’un appartement dans l’immeuble d’en face.
On peut aussi utiliser son mobile pour déchiffrer et afficher des données. Mais comme dans la Matrice, une couche additionnelle d’information superposée à notre environnement devient désormais accessible, décuplant notre perception et compréhension.


Nous sommes passés en quelques années du PC à écran monochrome à l’iPhone 4GS. La réalité augmentée va connaître le même type de révolution dans le futur. Oubliez les webcams, interfaces et logiciels complexes, cette technologie deviendra à terme aussi simple que passer un coup de fil ou allumer la lumière.

L’automobile sera un élément clef en mettant à disposition du grand public des systèmes de conduite augmentée (signalant en surimpression sur le pare-brise un risque de collision dans le brouillard ou de l’information liée à un lieu touristique) réservés aujourd’hui aux pilotes de jet. Grâce à la miniaturisation et au progrès informatique, on peut imaginer l’apparition de lentilles de contacts connectées. Les premiers prototypes sont déjà prêts. Et en attendant vous pourrez déjà vous satisfaire des lunettes Android que Google devrait lancer fin 2012.


En parallèle de l’interface de consultation, la captation et le traitement de données vont fortement progresser. En effet, l’explosion du nombre de capteurs (dont les prix et la taille diminuent chaque année) et d’objets connectés va permettre de récupérer des données sur notre environnement ou sur nous-mêmes en temps réel. Sur le même principe que Nike+, où un capteur dans nos baskets synchronisé avec un iPod (ou iPhone) nous permet d’enregistrer et de consulter nos performances en course à pied (distance, rythme, parcours sur une carte via le GPS, comparaison aux autres coureurs), nous entrons dans l’ère du lifetracking.

Chacune de nos activités sera enregistrée et consultable via un tableau de bord: les lieux où vous êtes allé avec Foursquare, vos dépenses avec Mint, la qualité de votre sommeil avec SleepCycle, votre poids avec une balance wifi, la consommation énergétique de votre maison, ou votre santé avec le bracelet Up de Jawbone...

Bref, si dans 1984, Orwell nous alertait contre Big Brother, il s’avère qu’en fait nous allons peut-être tous devenir des « little brothers » digitalisant nos moindres actions… Mais n’est-ce pas le prix à payer contre le privilège d’avoir accès, tel un cyborg, à une vie augmentée où nous serons connectés en permanence et en temps réel au savoir mondial et au reste de l’humanité .