Historiquement coûteuses et imposantes, ces machines étaient réservées à des prototypes/maquettes dans le domaine industriel. Les modèles professionnels se sont d’ailleurs sophistiqués et permettent de créer des objets en divers matériaux, en couleurs… Une machine sera bientôt à même d’imprimer des organes vivants sur base des cellules de la personne à greffer !

Désormais accessibles aux passionnés, ces appareils permettent déjà de créer de nombreux petits objets. En quelques minutes l’imprimante transforme une maquette en 3D sur un PC en objet bien réel en plastique.

Il suffirait qu’un Copytop de votre quartier vous propose l’accès à la machine ou bien même qu’HP lance une production de masse pour que dans quelques années chaque foyer possède une imprimante 3D à quelques centaines d’euros. En attendant, des services comme Sculpteo vous envoient l’impression de vos créations.


L’impact de cette innovation dépasse les limites de la pensée. Ce qui est déjà arrivé aux industries des media, de la musique et du cinéma avec la digitalisation de leurs contenus est en passe également de survenir pour le reste de l’économie réelle.
En dehors des matériaux très complexes ou requérant un savoir faire (artisanat d’art, luxe), il faut s’attendre à ce que la plupart des objets de base de notre quotidien (en gros les objets en plastique, i.e. la moitié des références d’un magasin Ikea) soient bientôt imprimables et donc téléchargeables !


C’est donc tout le secteur du « retail » qui va être impacté avec des conséquences énormes :

— Un designer pourra vendre au consommateur final sans avoir à trouver une usine de fabrication, un transporteur, un importateur, un grossiste et des revendeurs. C’est toute la chaîne de valeurs et ses nombreux intermédiaires qui vont être repensés. La valeur ajoutée sera donc dans la créativité et le design (là encore pour les objets basiques).

— Cette innovation va avoir des conséquences énormes sur l’impact écologique du commerce. On pourra réduire de façon drastique les multiples transports entre intermédiaires (et donc l’essence et le CO2 dus au transport), les emballages nécessaires à la protection, à la conservation et à la présentation dans les étalages. Et pourquoi produire en masse à l’avance ou stocker des pièces détachées quand on pourra produire à la demande uniquement ?

— La question de la protection de la propriété intellectuelle déjà critique avec les contenus (musique, films) va devenir clef. Imaginez si soudain n’importe qui dans le monde peut imprimer la copie conforme de votre produit à des milliers d’exemplaires… Comment contrôler sa distribution géographiquement et comment, pour les états, collecter les droits de douane sur des objets franchissant les frontières électroniquement...

— à long terme, la possibilité d’imprimer des organes vivants devrait résoudre le défi des dons d’organes, la création d’os / prothèses mais aussi poser pas mal de questions éthiques.

— Quelle société qui proposera la plus grande bibliothèque de modèles 3D d’objets… sorte de super Amazon, de « i »Kea ou de iTunes des produits…

Bref, si le web bouleverse déjà le monde et certaines industries, nous n’avons encore rien vu.

Le « retail » représente un chiffre d’affaire bien plus important que les media, la musique et le cinéma réunis… Are you ready ?.