À la conquête de la proximité
Recréer de la proximité là où il n’y en avait plus. Renouer avec la terre. Revisiter son quartier. Aimer ses régions. Rompre avec certains choix de vie. Investir le local en redonnant du sens à l’innovation et en humanisant la tech et la ville… Voilà le nouveau visage de notre pays.
Fini le temps où l’on parlait de « Paris et du désert français ». Ces mots empruntés au géographe Jean-François Gravier qui les écrivait il y a moins d’un siècle sont l’expression d’une France déséquilibrée, voire bornée à la Ville lumière si bien nommée pour laisser dans l’ombre la province, que dis-je les provinces, ces belles endormies qui ne suscitaient qu’ennui et faisaient fuir les entreprises, les talents, la jeunesse. Aujourd’hui, les belles au bois dormant se sont éveillées et bousculent avec fougue les comportements et les codes de nos consommations.
Dans cette société qui vit un changement complet de ses paradigmes économiques, sociétaux et surtout écologiques, les liens sociaux se transforment. L’autorité centralisée est remise en cause. L’heure est à une mutation profonde qui passe par la réinvention de nos territoires, dans leurs dimensions socioéconomiques, culturelles, et dans la promotion de leurs richesses : la recherche, l’innovation et l’information. Nous avons voulu, dans ce numéro d’INfluencia, comprendre comment les citoyens, les consommateurs, les collectifs et les villes redonnaient du sens au mot proximité. Et comment les industries, les marques, les distributeurs, les médias et les agences s’adaptaient et participaient à cette nouvelle quête de sens.
Bonne lecture.
Isabelle Musnik
Directrice de la publication
INfluencia
À hauteur d’homme
Il y a huit ans paraissait le premier volume de la collection « Françaises, Français, etc. » à l’occasion de la campagne présidentielle qui opposait Nicolas Sarkozy et François Hollande. Il était seulement question alors de sonder profondément les états d’âme des Français. Nous pensions que le livre suivant verrait le jour cinq ans plus tard, certainement pas avant. Depuis, 366 a reproduit l’exercice tous les deux ans et force est de constater que cette fréquence n’est pas trop élevée.
La société évolue très rapidement, poussée par l’impact du numérique, affolée par la mondialisation, déboussolée par les fake news et interpellée comme jamais par les nouvelles générations. Le 5e opus de « Françaises, Français, etc. », réalisé en 2020 avec le Groupe BVA, témoigne d’une société en mutation radicale.
Au cœur de la métamorphose, les constats qui affectent les marques et les entreprises ne sont pas les moindres. La demande d’inclusion – écoute, participation et sens – n’a jamais été aussi insistante. À tel point que l’exigence est plus vivace envers elles, les entreprises, qu’envers les États, dont la capacité d’agir n’a jamais été perçue comme aussi faible. Et il faut y voir une très grande chance… Si les entreprises arrivent dans les années qui viennent à incarner leur « raison d’être » pour s’adapter aux « raisons d’être » des citoyens, elles gagneront leur pérennité.
Pour achever cette mutation, une seule solution s’offre à elles : intégrer les Français à leur engagement, aller à leur rencontre, et de façon résolue parler à hauteur d’homme.
Stéphane Delaporte
Directeur général
366