« Je ne veux plus
redevenir celui que
j’étais avant… »
Par Isabelle Musnik
Fondatrice, directrice des contenus et de la rédaction - INfluencia
« Le paradoxe de la condition humaine, c’est qu’on ne peut devenir soi-même que sous l’influence des autres », affirmait le philosophe Gaston Bachelard. Médias, marques, professionnels, consommateurs ou tout simplement citoyens, nous vivons tous sous influence. Nous sommes influencés, et nous influençons. Pour le meilleur et pour le pire.
Mais l’influence fascine autant qu’elle inquiète. Gourous, lobbys, manipulation, neuromarketing : autant de mots dont les médias se gargarisent et qui font… peur. Pourtant, l’influence, c’est aussi la séduction, la culture, le langage, l’écriture, la photographie, le rôle des femmes, les nouveaux financements de l’économie, les nouvelles communautés d’entrepreneurs, etc.
INfluencia a voulu démystifier ce monde étrange. Nous avons demandé au « parrain de l’influence », l’Américain Robert Cialdini, de nous livrer ses « six leviers ». Nous avons également donné la parole au journaliste Alain Duhamel et à d’autres grands témoins français et internationaux.
André Gide, dans son essai De l’influence en littérature, confiait : « J’ai lu tel livre ; et après l’avoir lu je l’ai fermé ; je l’ai remis sur ce rayon de ma bibliothèque, – mais dans ce livre il y avait telle parole que je ne peux pas oublier. Elle est descendue en moi si avant, que je ne la distingue plus de moi-même. Désormais je ne suis plus comme si je ne l’avais pas connue. – Que j’oublie le livre où j’ai lu cette parole, que j’oublie même que je l’ai lue ; que je ne me souvienne d’elle que d’une manière imparfaite… n’importe ! Je ne veux plus redevenir celui que j’étais avant de l’avoir lue. »
Et si c’était ça la vraie influence ?