INfluencia : vous venez de publier la toute première édition de votre « Observatoire Lifestyle Trends American Express ». Quel est l’objectif de cette étude pour une marque comme la vôtre ?
Xavier Beaugy : notre métier est unique. Nous ne sommes pas uniquement un réseau d’acceptation comme peuvent l’être Visa et Mastercard mais nous ne sommes pas non plus une banque qui propose des solutions de placement et des comptes bancaires. L’argent dépensé par nos clients avec nos cartes est débité en fin de mois sur leur compte bancaire. Notre particularité est, depuis toujours, d’apporter une fonctionnalité de paiement mais aussi d’offrir tout un ensemble de services et d’expériences notamment dans le travel mais aussi dans le fooding. Pour répondre aux attentes de nos clients, nous devons déceler et suivre les toutes dernières tendances. Notre objectif est de proposer de véritables innovations et l’observatoire que nous venons de publier nous y aide.
IN : quels sont les principaux enseignements de cette étude ?
X.B. : ils sont nombreux. En France, il existe une véritable appétence et une folie pour la gastronomie. Pour parler crûment, je dirais que la bouffe est importante dans notre pays. 93% des Français affirment en effet être allés au restaurant au cours de l’année écoulée, et 39% déclarent s’y être rendus au moins une fois par mois. Les moins de 35 ans (58%), ceux issus des catégories socio-professionnelles supérieures (CSP+ 54%) et les Franciliens (49%) sont particulièrement nombreux à y aller au minimum une fois par mois. Pour nos compatriotes, le restaurant est synonyme de découverte et de convivialité. Lorsqu’ils vont au restaurant, leur principale attente (51%) est de passer un moment agréable avec leurs proches. Près de la moitié d’entre eux (47%) souhaite pouvoir manger dans ces établissements des plats qu’ils ne peuvent pas faire chez eux et 39% veulent découvrir des produits et des saveurs qu’ils ne dégustent pas habituellement. Près de sept personnes sur dix (69%) désirent vivre une expérience inédite, bénéficier d’un service de grande qualité 69%), ne pas attendre (66%) et déguster des mets exceptionnels (56%).
IN : ces tendances sont-elles intergénérationnelles ?
X.B. : les moins de 35 ans se révèlent être des passionnés de Food. Plus d’un tiers d’entre eux (36%) se rendent plus souvent au restaurant qu’il y a cinq ans et 72% ont recours à un service de restauration (restaurant, commande à emporter ou livraison) au moins une fois par mois alors que ce chiffre ne dépasse pas 48% pour l’ensemble du pays. Les moins de 35 ans sont aussi ceux qui dépensent le plus (127 euros en moyenne par mois), devant les 35-59 ans (120 euros en moyenne) et les plus de 60 ans (115 euros en moyenne).
IN : en quoi ces enseignements vous aident-ils à fidéliser votre clientèle ?
X.B. : nous offrons depuis plusieurs années déjà à nos clients de nombreux bénéfices liés à la gastronomie. Le 11 juin dernier, nous avons organisé la seconde édition de « Chefs d’Œuvre », une expérience mêlant l’art et la gastronomie. Six Chefs d’exception (Laurent Dagenais, Hélène Darroze, Paul Delrez, Mallory Gabsi, Nina Métayer et Whoogy’s) ont reproduit des œuvres du sculpteur Constantin Brancusi, dont la rétrospective a actuellement lieu au Centre Georges Pompidou à Paris, jusqu’au 1er juillet 2024.
IN : ce genre d‘événements est réservé à un nombre très limité de quelques « happy few ». Comment parvenez-vous à toucher un plus large public ?
X.B. : nous organisons chaque année une centaine d’événements en France. Certains sont très exclusifs mais d’autres sont proposés à un large éventail de notre clientèle. C’est le cas notamment des visites exclusives de grandes expositions. Le DJ Sets que nous avons organisé devant la Bourse de Paris nous a, par exemple, permis de réunir 2000 clients. Nous avons également signé des partenariats notamment avec le PSG et avec de nombreuses salles de concert franciliennes comme le Stade de France et Paris La Défense Arena pour proposer des accès aux détenteurs de nos cartes.
IN : ces « events » sont-ils vos seuls outils de communication ?
X.B. : non, nous déployons aussi des campagnes d’acquisition sur les réseaux sociaux notamment et très rarement à la télévision. Nos événements restent toutefois un excellent outil qui permet à nos clients de s’approprier notre marque et qu’ils relaient ensuite sur leurs propres réseaux.