Année après année, la plaque de déchets du Pacifique Nord bat tous les records de taille. La plus grande étendue d’ordures au monde s’étendrait désormais sur 4,5 millions de km2 et contiendrait 100 millions de tonnes de restes de plastique. Vous avez dit effrayant? C’est pour combattre cette catastrophe écologique qu’une environnementaliste de Los Angeles a crée WeTap, une application permettant non seulement de localiser la source publique d’eau potable la plus proche, mais aussi de noter la qualité de son eau et de partager ses commentaires avec les autres utilisateurs.
Lancée en 2008, WeTap, enregistrée comme une entreprise à but non lucratif, vient d’être adoubée par la ville de Los Angeles, qui encourage et promeut son utilisation. Quatre ans après son lancement, l’application peut se vanter du soutien des autorités politiques de la deuxième métropole du pays et pour sa créatrice Evelyn Wendel, c’est une immense victoire. Le londonien Find a Fountain n’a pas encore eu cet honneur, et le Canadien Tap Map est une initiative de la Communauté urbaine de Vancouver.
Conçue avec l’aide de l’Institut des études environnementales de l’université de UCLA, WeTap, disponible uniquement sur Android pour l’instant, se sert des données GPS et de Google Map pour géolocaliser les fontaines publiques à travers tout l’état de Californie. L’ambition de Wendel, activiste écologique de la Cité des anges, est d’étendre son application à tout le territoire des Etats-Unis. Son récent partenariat avec le projet britannique OpenStreetMap lui offre une rampe d’accès vers l’Europe, à long terme.
Avec le succès de son innovation, Evelyn Wendel espère pousser les villes et les états à mieux entretenir leurs fontaines et leur système d’accès public à l’eau potable, de plus en plus dénigré depuis dix ans. En redonnant confiance dans l’eau publique, WeTap espère surtout pousser les citoyens à faire l’effort de réutiliser leurs bouteilles afin de réduire drastiquement la consommation de plastique. Ce même plastique qui engrossera encore plus la plaque de déchets du Pacifique Nord.
Benjamin Adler