Le premier baromètre international sur l’entrepreneuriat féminin publié par la Maison Veuve Clicquot détaille les freins qui empêchent toujours de nombreuses femmes à se lancer dans les affaires.
Il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. Les femmes n’ont plus peur désormais de revendiquer leurs droits et d’accuser ceux qui ont les ont harcelées. Les campagnes de #MeToo et #BalanceTonPorc ont, sans aucun doute, débloqué et libéré trop de victimes enfermés dans des silences qui en disaient long sur la culpabilité et la peur. L’heure est aujourd’hui au « women’s empowerment ». Dans le monde des affaires, il reste cependant beaucoup à faire. L’envie est là mais les freins qui empêchent d’aller de l’avant sont toujours puissants. Peur du risque, problèmes de financement, crainte de l’échec, difficulté à concilier sa vie privée avec ses contraintes professionnelles… La liste est longue.
Les barrières sont encore là
La Maison Veuve Clicquot va dévoiler, le 11 juin à Paris, son tout premier baromètre international sur l’entrepreneuriat féminin. Cet état des lieux montre à quel point les idées préconçues restent ancrées dans l’esprit de nombreuses femmes. Ces barrières mentales et structurelles peuvent toutefois être levées. A peine 28% des femmes en France souhaitent devenir entrepreneures. Un chiffre nettement inférieur à celui des hommes (39%). Mais les plus jeunes d’entre elles semblent plus audacieuses. 42% des femmes des 20-29 ans aimeraient ainsi se lancer dans l’aventure entrepreunariale contre 58% chez les garçons du même âge. Les Françaises ne se sentent pas moins légitimes que les hommes dans les postes qu’elles occupent mais l’entrepreneuriat fait toujours peur aux potentielles start-uppeuses.
La France à la traîne
65% des aspirantes reconnaissent ainsi pouvoir être dissuadées de devenir entrepreneures par peur de l’échec. Cette crainte, qui est nettement plus élevée que chez les hommes (54%), s’explique : 36% des entrepreneures affirment avoir déjà connu un échec professionnel en raison de leur genre. Convaincre les financiers semble particulièrement compliqué pour une femme. 48% des start-uppeuses françaises pensent ainsi que les hommes sont plus crédibles qu’elles pour lever des fonds. Ce sentiment est encore plus fort dans notre pays qu’à l’étranger (42%). Trouver des liquidités n’est pas la seule embûche qui barre la route des entrepreneures.
Même pas peur au Japon
72% de nos compatriotes qui ont répondu à cette enquête estiment ainsi devoir faire preuve de plus d’autorité que les hommes pour se faire respecter par leurs collaborateurs, un chiffre largement supérieur à celui enregistré au Japon (54%), au Royaume- Uni (63%), en Afrique du Sud (69%) ou à Hong-Kong (71%). Les femmes à poigne ou de tête jugent, quant à elles, être jugées par leurs pairs comme étant trop autoritaires. Est-il aujourd’hui possible de lutter contre ces préjugés ? Existe t-il un moyen de booster la confiance des entrepreneures en herbe qui n’osent pas se lancer ? Les experts qui ont écrit ce rapport en semblent persuadés.
De Role Models à Role Makers
« Plus que jamais, dans le monde, les femmes ont besoin de Role Models qui les inspirent, résume cette étude. Mais ces Role Models ne sont plus suffisants, elles ont désormais besoin de Role Makers. Pour pouvoir se projeter et franchir le pas, avoir des modèles est clé. Mais cela ne suffit plus. Le besoin des femmes est aujourd’hui plus que jamais d’être inspirées mais aussi d’être aidées et accompagnées, concrètement. (Ces) Role Makers (doivent être) des femmes exemplaires qui font, fabriquent, produisent, concrètement. Et agissent ainsi comme des exemples à suivre, la preuve que tout est possible.
La veuve Cliquot s’empare du sujet
Pourquoi La Maison Veuve Cliquot s’empare-t-elle d’un tel sujet, direz-vous? C’est qur La Veuve Clicquot est un exemple à suivre pour beaucoup. Habillée de noir dès l’âge de 27 ans, Barbe Nicole Clicquot Ponsardin est devenue en 1805 « une des premières femmes d’affaires des temps modernes », juge la filiale du géant du luxe LVMH. C’est elle qui a notamment eu l’idée de créer le tout premier millésime en Champagne et elle a également introduit dès 1816 les tables de remuage qui sont toujours utilisées afin de clarifier le vin pétillant. Son nom est aujourd’hui encore une marque connue dans le monde entier. Tout comme ces femmes, Coco Chanel, Estée Lauder, Miuccia Prada à découvrir dans l’ouvrage Femmes d’affaires mythiques coécrit par Claudia Lanfranconi et Antonia Meiners, et dont les marques perdurent.En clair, Si une jeune veuve dans une période où les femmes n’avaient pas l’habitude de diriger des entreprises est parvenue à relever un tel défi, pourquoi pas vous ?