Le froid qui s’est abattu sur toute la France et la neige qui recouvre les villes et les villages en altitude risquent de compliquer leurs ébats mais par amour, ne serions-nous pas prêts à tout?
L’écosexualité est une tendance qui ne cesse de se développer, aux dires même de la sexologue et sexothérapeute Céline Vendé. « Ce mouvement culturel et sexuel intègre l’écologie dans la sphère de la sexualité, explique cette spécialiste qui se décrit elle-même comme une « experte Womanizer ». Ce concept vise à établir une connexion plus profonde entre l’humain et la nature, à travers une approche sensuelle, sexuelle, que la Terre peut être un partenaire dans une relation intime. Il ne s’agit pas nécessairement d’activités sexuelles explicites avec la nature, mais plutôt d’une célébration de celle-ci à travers des portiques sensuels. Cela peut se traduire par « faire l’amour » avec la Terre en marchant pieds nus, embrasser les arbres ou nager dans un lac naturel. »
Deux féministes ont lancé le mouvement
Né au début des années 2000, l’écosexe est devenu un véritable mouvement huit ans plus tard sous l’impulsion d’Elizabeth Stephens et d’Annie Sprinkle. Ces deux artistes féministes considèrent notre planète bleue non pas comme une mère nourricière mais comme une amante avec laquelle il n’est pas interdit de s’envoyer en l’air. Dans un entretien accordé à Libération en 2013, Annie Sprinkle expliquait qu’un écosexuel se cachait dans chacun d’entre nous. « Tout le monde a eu des expériences écosexuelles, jugeait-elle, comme jouir dans une cascade, se masturber avec l’eau, se dorer au soleil, sans compter tous les gens qui ont eu des relations sexuelles avec des fruits et des légumes. » Oui, je sais, les « 5 fruits et légumes par jour » conseillés dans tous les écrans publicitaires n’auront pas le même de la même manière après la lecture de cet article…
Business is business
Comme souvent lorsqu’une mode commence à prendre de l’ampleur, les marques et les marchands du temple cherchent aujourd’hui à séduire les écosexuels du monde entier. Stella McCartney a été une des premières à créer des dessous affriolants en coton organique. Les caracos, shorty, strings et combinaisons proposés par Enamore sont fabriqués à partir de coton bio, de fibre de pin, de soie naturelle, de soja et de bambou. Ses bas sont en chanvre et ses teintures végétales. N’oubliez pas non plus de remplacer vos draps en nylon pour du linge de lit en coton organique. Oubliez le Viagra et les autres « boosters » chimiques pour consommer des aphrodisiaques naturels comme la citrouille et la châtaigne. Quand l’hiver sera passé, ajoutez à vos repas, d’autres légumes de saison comme l’asperge, le céleri et l’artichaut sans oublier, bien évidemment, le gingembre. Le chocolat noir est aussi supposé accentuer notre libido alors imaginez lorsque ces plaquettes sont issues du commerce équitable…
Des sites de rencontres pour écolos
Quand vous aurez trouvé votre partenaire sur un site de rencontre d’amoureux de la nature comme Ecolorencontre qui affirme favoriser les « rencontres durables » (l’écologie ne vous transforme pas forcément en humoriste de qualité), rien ne vous empêche d’utiliser un lubrifiant naturel comme celui à base d’eau proposé par Espace Plaisir. Les sextoys commencent aussi à se verdir. Le Womanizer Premium Eco n’est pas fabriqué en plastique mais en biolène, un matériau composé principalement de matières premières renouvelables. Et si vous ne parvenez pas à trouver l’âme sœur, suivez les conseils d’Elizabeth Stephens et d’Annie Sprinkle. Une petite balade en forêt, quelques brassées dans un lac, un câlin avec un hêtre qui n’en avait jamais demandé autant et le tour est joué. Si la solitude vous fait peur ou que vous souhaitez multiplier les ébats avec votre moitié sans porter atteinte à notre planète, l’écosexualité est faite pour vous…