Et deux de plus ou plutôt deux de moins ! Deux titres papier viennent encore d’annoncer leur disparition cette semaine : le mensuel Snatch Magazine, et le trimestriel Humanoïde.
Le premier évoque une « période de transition » pour la presse papier en France. Le second affirme au contraire que « ce n’est pas la faute de la crise de la presse, de la surpopulation des kiosques ou de la chute de l’indice boursier chinois », mais qu’il ne souhaitait pas « truffer le magazine de publicités vendues à n’importe quelles conditions » pour survivre.
Décidemment dur, dur de vouloir faire lire en France. Qu’il s’agisse de la presse ou de nos bons vieux bouquins. Certes nos compatriotes jurent régulièrement que la lecture est l’une de leurs activités préférée. 53% affirmaient ainsi préférer « lire un livre plutôt que regarder la télévision » selon le tout dernier sondage réalisé par BVA pour la presse régionale et Doméo. Mais la réalité est tout autre. Quand on demande à ces mêmes Français combien d’ouvrages ils lisent par an, 91% des personnes interrogées font cette triste réponse : « au moins un livre par an » et 7% moins d’un livre…
En Iran, un juge vient de proposer à des accusés d’acheter cinq livres (dont un seul consacré à la religion), de les lire et d’écrire des fiches de lecture plutôt que de faire de la prison. Et si on copiait cette idée en l’étendant à d’autres domaines ?
Une chose est certaine en tout cas, la mauvaise santé de la presse n’est pas uniquement due au modèle économique. Les nouveaux usages et comportements ont leurs parts de responsabilités. L’afflux d’informations en continu et gratuit a transformé notre société en un vaste réseau d’informations jetables où se poser et réfléchir n’est hélas plus d’actualité…