Vous avez longtemps hésité… Même s’il est vrai que c’est l’intention qui compte, vous ne savez que faire de ce robot ménager qui n’a pas sa place dans votre minuscule cuisine. Et que dire de ce bon-cadeau pour un saut en parachute alors que votre acrophobie vous empêche de monter en haut d’une échelle ? Et je ne parle pas de ce pull trop grand ou de cette robe mal taillée qui met en valeur toutes les parties de votre corps que vous aimeriez cacher…
650.000 annonces en 24 heures
Depuis quelques années, la revente de cadeaux de Noël est devenue un business à part entière qui grossit à vue d’œil. Avant même d’avoir ouvert leurs paquets au pied du sapin, 1 Français sur 2 envisageait déjà de revendre un ou plusieurs de leurs cadeaux dans les plus brefs délais, selon une enquête effectuée par Nielsen pour le compte de Rakuten France. Ce chiffre a bondi de 8 points en un an. En 2021, cette plateforme proposait déjà 600.000 annonces de cadeaux à revendre le 25 décembre à 15 heures… Cette année, le cap des 650.000 offres a été atteint à la même heure. eBaya, quant à lui, a enregistré 300.000 nouvelles annonces le jour de Noël et près de 3 millions entre Noël et le Jour de l’An. Les cadeaux les plus revendus sont les livres, devant les jeux vidéo, les téléphones portables, les parfums, les Lego et les Playmobil.Étonnamment, ce ne sont pas les plus jeunes qui « recyclent » les objets reçus par Santa Claus. A peine 11% des adolescents en ont revendu un cette année alors qu’ils étaient 31% à penser le faire avant les fêtes, selon un sondage réalisé par Pixpay.
Un peu de cash en plus
Les raisons qui amènent les particuliers à sauter le pas sont diverses et variées. Une grande partie des cadeaux sont remis sur le marché par peur de ne pas être utilisés (39%, + 7 points par rapport à 2021). 20% des revendeurs souhaitent, quant à eux, participer à l’économie circulaire en donnant une seconde vie à leurs objets. 16% des personnes interrogées décident, pour leur part, de se séparer de leurs cadeaux de Noël par nécessité budgétaire. La crise et l’inflation sont passées par là… Les « donnants » sont, quant à eux, de plus en plus nombreux (40%, +5% en un an) à accepter que leurs cadeaux puissent être revendus par leurs proches.
Les sites ne manquent pas
Si les revendeurs peuvent se rendre dans tous les dépôts-ventes traditionnels ou dans des enseignes spécialisées comme Cash Converters, Easy Cash et Cash Express pour écouler leurs « marchandises », plus des trois-quarts d’entre eux(77%) privilégient les sites sur la Toile pour trouver des acheteurs. Ce marché est devenu un business de taille pour les e-commerçants. eBay, Rakuten mais aussi Leboncoin et Vinted enregistrent des records d’affluence durant les fêtes de fin d’année. Pour écouler des vêtements Videdressing et Onceagain ont la cote. Pour les articles griffés, Vestiairecollective, qui propose en ligne plus de 3 millions d’articles de luxe d’occasion, est souvent privilégié mais pour l’électronique, Backmarket ou l’offre « Fnac 2nde vie » de la… Fnac sont plus appropriés.
Un plaisir renouvelé
Le marché du luxe de seconde main a généré, à lui seul, 33 milliards d’euros de revenus dans le monde l’an dernier, selon une étude du cabinet de conseil Bain & Company. Ce chiffre a progressé de 65% entre 2017 et 2021, alors que celui des ventes d’articles neufs n’a augmenté que de 12%. A l’avenir, la mode sera circulaire ou ne sera pas. Les cadeaux commencent déjà à suivre cette tendance. Au plaisir d’offrir et de recevoir s’ajoute désormais celui de revendre. La boucle est bouclée..
