3 mars 2019

Temps de lecture : 3 min

Et si votre adresse comportait une extension « personnalisée » ?

Oubliez les .com, .net et autres .org. Pourquoi ne pas disposer d’une extension qui porte votre marque ou votre métier ? L’ICANN pourrait bientôt vous le permettre à nouveau.

Oubliez les .com, .net et autres .org. Pourquoi ne pas disposer d’une extension qui porte votre marque ou votre métier ? L’ICANN pourrait bientôt vous le permettre à nouveau.

Vous avez raté la première vague ? La seconde se profile à l’horizon. En 2012, l’organisme international qui attribue les adresses internet, l’ICANN, a permis aux entreprises et aux structures publiques de proposer une extension « personnalisée ». Au lieu d’utiliser la vingtaine d’extensions génériques (.com, .net, .org, .gov, .edu), les volontaires pouvaient ainsi postuler pour obtenir une adresse sur la Toile nettement plus individualisée. Durant la courte fenêtre de tir pendant laquelle les candidatures étaient acceptées, de janvier à avril 2012, 1930 dossiers ont été déposés à l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers qui est basé en Californie.

Ces demandes se divisaient en quatre principales catégories. Les extensions descriptives ou sectorielles telles que les .BIKE, .MAISON, .ARCHI, .BIO côtoyaient les extensions géographiques comme .BZH (Bretagne), .PARIS, .BERLIN ou .NEWYORK. Les extensions en caractères néo-latins étaient, elles, destinées aux internautes dont la langue utilise un autre alphabet alors que les entreprises privilégiaient des noms correspondant à leur marque tels .AMAZON, .AUDI, .LIDL, .MCDONALDS ou .TOYOTA. Parmi ces dossiers figuraient 49 candidatures françaises dont .LANCASTER, .LOREAL, .SNCF, .BZH ET .PARIS. Ces chiffres peuvent paraître bien faibles quand on sait que 135 millions de noms de domaine ont été déposés avec l’extension .com. Vincent Denoyelle ne s’en étonne pourtant pas.

Coûteux, vous avez dit coûteux ?

« Le ticket d’entrée fixé par l’ICANN était plutôt élevé puisqu’il atteignait 185 000 dollars », explique cet associé spécialisé en IT/IP au sein du cabinet Eversheds Sutherland « Cette somme, qui est bien trop importante pour les ONG ou les start-up notamment, ne comprenait pas les frais annexes qui devaient être déboursés pour remplir le questionnaire envoyé par l’ICANN. Certains dossiers faisaient ainsi près de 500 pages ». Si de nombreuses compagnies ont refusé de participer à cette opération, 40% des sociétés classées dans le palmarès du magazine Fortune sur les 100 plus grands groupes au monde et 20% des membres du CAC 40 ont fait acte de candidature. Google a déposé, à lui seul, 101 dossiers et Amazon 76. « La publication de la liste des entreprises et des organismes qui souhaitaient avoir leur propre extension a fait comprendre à bien d’autres sociétés qu’elles auraient également dû saisir l’opportunité offerte par l’ICANN », résume Vincent Denoyelle. Ces retardataires pourront avoir une chance de se rattraper dans un avenir proche.

L’organisme américain devrait en effet décider, au mois de mars lors d’une réunion qui se tiendra à Kobe au Japon, de permettre aux structures qui en feront la demande d’avoir leurs extensions personnalisées. Un audit approfondi de la première vague lancée en 2012 est actuellement réalisé afin de définir les conditions d’attribution qui seront mises en place pour la seconde opération qui pourrait mise en place en 2021. L’enjeu est d’importance pour les entreprises.

Gare aux hackers

Les noms de domaine sont en effet devenus une des cibles préférées des hackers. Le 22 février 2019, l’ICANN a révélé que des attaques informatiques sans précédent avaient été lancées contre des extensions. L’objectif des pirates est de voler des mots de passe pour obtenir un accès libre aux données de serveurs appartenant à des entreprises ou à des gouvernements. Ces assauts, surnommés « DNSpionnage », se multiplient.

Une autre méthode utilisée par les fraudeurs est l’attaque par homoglyphie IDN. Pour faire simple, les hackers enregistrent un nom de domaine avec des caractères provenant d’alphabet non latin qui ressemblent à ceux que nous utilisons quotidiennement. Ces caractères peuvent être visuellement semblables ce qui trompe les internautes. Air France a ainsi été la cible d’une attaque similaire avec le dépôt du nom de domaine airfrạnce.com. Beaucoup de personnes pouvaient manquer le deuxième A avec le « rond souscrit » utilisé dans l’alphabet phonétique. « En choisissant une extension personnalisée (.BRAND), une entreprise ou un organisme peut renforcer la visibilité de sa marque, sous son contrôle, et également utiliser ce segment d’internet comme une plateforme d’innovation », prévient Vincent Denoyelle. Alors, êtes-vous prêts à sauter le pas ?

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