Non, le quatre roues à pilotage contrôlé par ordinateur ne disputera pas le championnat de Nascar aux Etats-Unis: l’information publiée dimanche par Google était un poisson d’avril. La vidéo postée sur Google + par le géant de Mountain View la semaine passée, n’a elle en revanche rien d’une blague. Oui, un aveugle a bien conduit sa voiture magique sans mettre une seule fois les mains sur le volant.
En se rendant de chez lui à un restaurant Taco Bell, le roi américain du fast-food mexicain, Steve Mahan, responsable du Centre pour non-voyants de la Vallée de Santa Clara, a joué les heureux cobayes d’un coup de communication bien pensé. Depuis deux ans, la multinationale californienne a accumulé presque 320 000 km de tests, sur des routes dites complexes et sans aucune assistance humaine.
L’an passé -bien avant que son co-fondateur Sergey Brin assure en octobre 2011 qu’il faudra plus d’un million de kilomètres d’essais avant de penser à la moindre commercialisation- Google faisait déjà essayer son joujou révolutionnaire à Eric Bridges, directeur du Conseil national américain des aveugles.
S’il ne s’agit donc pas d’un coup d’essai, loin de là, c’est pour Google un coup de maître. La vidéo mise en ligne mercredi dernier a été relayée et commentée dans le monde entier, et Toile comme Blogosphère l’ont largement commentée. Quatre mois après avoir obtenu le brevet aux Etats-Unis pour sa technologie, le fleuron de la Silicon Valley affiche l’avancée de son projet en mettant en scène sa cible privilégiée: les handicapés.
«Cette vidéo permet au public de poser un regard prometteur sur ce que cette technologie peut un jour apporter au monde quand rigueur technologique et standards de sécurité se croiseront», a expliqué Google sur son réseau social Google +. Conçu avec une armée d’ingénieurs de l’université de Stanford, le projet de voiture automatique pilotée par ordinateur est promu depuis sa genèse comme l’ambition d’une conduite plus sûre, plus confortable et moins stressante. Surtout, il s’agit de permettre à tous ceux qui physiquement ne sont pas en possession de tous leurs moyens, de s’assurer encore cette indépendance que leur offre la voiture.
A terme, cette technologie pourrait même faire débarquer devant chez vous un taxi sans chauffeur ou laisser votre voiture rentrer elle-même dans votre garage. Google n’a encore donné aucune date de production de ses voitures autonomes et avertit que cela pourrait même prendre encore des années. Une révolution nécessite parfois le temps de la préparation.
Benjamin Adler