3 juillet 2013

Temps de lecture : 1 min

Vivre l’absence de liberté…

Pour frapper les consciences sur les peines encourues par les internautes des régimes dictatoriaux, Amnesty International Nouvelle-Zélande propose une appli Web de mise en situation virtuelle. La liberté d’expression dispose d’un nouvel étendard digital !

Après Wikileaks et Offshore Leaks, l’affaire Edward Snowden plaide avec véhémence pour le contre-pouvoir du Web : en à peine quelques secondes et partout dans le monde, des informations dites « sensibles » sont diffusées sans qu’il soit possible ensuite de les faire supprimer. Chacun peut les inscrire sur son ordinateur, les copier et recopier à l’infini, et puis les diffuser à l’envi. Défié, le pouvoir en place grince des dents. Louée en théorie par les gouvernements démocratiques, la sacro-sainte transparence a en pratique moins d’adaptes au sommet de la pyramide politico-financière.

Deux ans après l’annonce par le New York Times du projet d’Internet « fantôme » sur lequel travaillent des entrepreneurs aux Etats-Unis, le GoogleX Lab peut lui aussi permettre aux dissidents de déjouer la censure des régimes dictatoriaux. Avec ses montgolfières 3G, le laboratoire secret du géant de l’Internet veut amener le Web dans les régions les plus reculées du globe. Pour accroître son audience et vendre plus de pub ? Sûrement. Mais s’il se réalise, le projet pourrait servir un autre dessein, celui du combat pour la liberté d’expression et le respect des droits de l’homme.

Ce combat, Amnesty International Nouvelle-Zélande a décidé de l’amener sur le terrain digital pour mieux sensibiliser l’opinion publique : et si vous viviez dans un régime autocratique, à quelles peines de prison ou d’heure de tortures vous condamneraient vos conversations sociales ? Avec son Trial by Time, l’ONG propose une application efficace et pédagogue. Son ambition ? Que le citoyen connecté de nos démocraties puise se rendre compte de ce qu’implique l’absence de liberté pour les populations maintenues sous le joug de l’opacité.

Imaginée par Colenso BBDO, Trial by Time utilise Facebook Connect et l’activité de notre Timeline pour analyser toutes nos informations et déboucher sur notre procès. En répertoriant tous les actes et conversations répréhensibles dans toutes les dictatures de la planète, l’application met en lumière chaque infraction et l’accompagne de la sanction qui va avec dans les pays concernés. Prison, torture, exécution, quel serait votre quotidien si vous viviez en Birmanie, en Chine, en Corée de Nord ou en Arabie Saoudite ? Essayez, ça laisse songeur !

Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA

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