Vivement la grande bascule !

L’édito de Philippe Bailly, 

« Le 14 février, C’est un titre qui suggère une certaine brutalité plutôt que l’union langoureuse de deux âmes sœurs que l’UDECAM a retenu pour l’une des tables rondes de ses deuxièmes Rencontres de la saison : « Vidéo : la grande bascule ? ». Victoire de l’un sur l’autre, envol vers un après qui ne doit rien à l’avant, passage du noir au blanc…

Pour effrayante qu’elle puisse paraître, la perspective aurait le mérite d’être reposante intellectuellement. Elle permettrait, une fois le choc passé, le nouveau modèle intégré et les nouveaux réflexes maîtrisés, de trouver le chemin vers une nouvelle simplicité.

Las ! et sans plus de référence à la Saint Valentin, la réalité semble préférer le gris. En cinquante nuances le cas échéant. Le Nord n’est pas (ou plus) unique dans la boussole de l’univers vidéo, et l’art du rebond et de la composition apparait alors infiniment plus secourable que la seule force brute de de la détermination.

En l’espace de 48 heures, et chacun à la mesure de son marché, Warner Bros. Discovery et le groupe M6 viennent d’en faire la démonstration en se lançant, l’un et l’autre, dans l’univers des FAST et de l’AVoD. Au premier, le tournant évite de mettre tous ses œufs dans le panier des services sur abonnement, et de se trouver prisonnier de la propension à payer du consommateur ; le second évite d’abandonner le terrain de la CTV à la horde des 500 chaînes FAST recensées par NPA Conseil et évoquées par Le Figaro ; Et, par un clin d’œil aux réalités juridiques prévalant des deux côtés de l’Atlantique, le premier consacre à cela quelques milliers d’heures puisées dans ses profusants catalogues quand le second doit s’employer à obtenir dans les accords professionnels qu’il négocie  quelques semaines, mois ou années supplémentaires d’exploitation des productions indépendantes qu’il a financées.

Mais face aux FAST, à l’AVoD ou autres formes de vidéo numérique, la maîtrise de l’équilibrisme, voire du funambulisme, s’impose tout autant, ou presque, aux producteurs / distributeurs.

Quand l’hémisphère droit – celui du distributeur – est tenté de s’y lancer à corps perdu pour tirer parti de stocks de programmes déjà financés, l’hémisphère gauche est plus prudent. Les acteurs historiques sont – aujourd’hui au moins – les seuls à mêmes de financer de nouveaux projets, et s’impliquer de façon trop engagée au côté des plateformes émergentes dans la « bataille de l’attention » revient aussi, en les fragilisant, à se priver d’une partie de leur capacité contributive.

La recherche de la meilleure combinaison – du meilleur compromis ? – vaut finalement tout autant sur le front de la monétisation, et pour les agences médias chargés de gérer au mieux les investissements des marques.

TV, TV segmentée, replay, AVoD /FAST, SVoD hybride, plateforme de partage de vidéo… Pour les maîtres-sauces des équipes multiscreens la multiplication des ingrédients s’approche davantage du cauchemar que de la félicité, en l’absence, jusqu’en 2024, de la monnaie commune que doit procurer la mesure unifiée.

Reste le consommateur final, qui devrait être le seul à se féliciter de cette (sur)abondance mais se plaint régulièrement de la complexité qu’elle entraine.

Pour ses Rencontres, l’Udecam a mis un point d’interrogation à son titre. On en viendrait parfois à espérer qu’il soit rédigé à la forme affirmative. Et qu’il soit prophétique ! »

Réseaux sociaux : Linkedin et Snapchat surperforment auprès des Français

Malmenés par les leaders mondiaux du numérique qui jugeaient leur croissance du troisième trimestre insuffisante, Alphabet, Meta ou encore Snap ont commencé ce mardi 31 janvier la présentation de leurs résultats annuels respectifs. La publication – presque concomitante – du Digital Report 2023 We are Social / Meltwater permet de mesurer leurs puissances respectives, tant en termes de géographie que d’âge et de sexe des abonnés. (consulter)

La capacité de la reconnaissance vocale à devenir la nouvelle interface d’accès aux programmes dépendante des géants de la tech

Malgré l’omniprésence des assistants vocaux grand public, installés dans les smartphones, les objets connectés du quotidien, les téléviseurs ou les box des opérateurs, mais également les habitacles des automobiles, le suivi du marché de la reconnaissance vocale, qu’il s’agisse de l’équipement ou des usages reste peu structuré. La dernière édition du Baromètre du numérique permet de constater par le prisme des enceintes connectées que la dynamique reste soutenue malgré des signaux contradictoires envoyés par les grands acteurs du marché. (consulter)

Data Act, quelle articulation avec le RGPD ?

Le projet de Data Act, règlement sur la protection des données industrielles, présenté le 23 février 2022 par la Commission européenne a fait l’objet d’un nouveau compromis présenté le 24 janvier par la présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne. Ce texte visant à réglementer la manière dont les données sont accessibles, transférées et partagées entre entreprises (B2B), entre entreprises et consommateurs (B2C) ou entre entreprise et organismes publics en cas de nécessité exceptionnelle (B2G), a pour objectif de créer une sécurité juridique pour les entreprises et de favoriser l’innovation en encadrant les transferts de données. Il vient en appui du RGPD (règlement général sur la protection des données) adopté en 2016 ce qui pose la question de leurs articulations. (consulter)

Télécom : le « fair share » bientôt sur la table de la Commission européenne

La Commission européenne devrait publier mi-février une consultation publique sur l’avenir des télécoms incluant la possibilité de faire contribuer les acteurs du numérique au déploiement de réseaux à haute capacité comme la 5G soit par une contribution directe des plateformes aux opérateurs télécoms (« fair share ») à travers une taxe soit par la création d’un fonds numérique au niveau européen ou national a une somme équivalente à 5% des travaux d’infrastructures. Cette contribution pensée à la demande des opérateurs télécoms, est motivée par l’augmentation du volume du trafic internet qui serait directement imputable aux géants d’internet, en particulier les plateformes de streaming, et qui aurait pour conséquence d’affecter le modèle économique des opérateurs. Selon ces derniers, les plateformes en ligne telles que Netflix et Google ne contribuent pas suffisamment aux coûts du réseau alors qu’elles récoltent la plupart des avantages de l’économie numérique. Néanmoins, la création d’une telle contribution pécuniaire nécessite l’existence d’un lien de causalité entre l’augmentation du volume du trafic et les plateformes. (consulter)