26 juin 2024

Temps de lecture : 4 min

Virginie Sainte-Rose (Decathlon) : « Il n’existe aucun autre long-métrage documentaire de ce type »

Pour mettre en avant sa Team Athlètes, Decathlon a tourné un documentaire de 52 minutes qui nous permet d’entrer dans le quotidien de 11 des 33 athlètes que l’enseigne soutient. Ce film, visionnable depuis le 14 juin sur la plateforme France TV, est à la fois inspirant et original. Virginie Sainte-Rose, la directrice du Partenariat Paris 2024 de Decathlon et Yohann Diniz, le manager Team athlètes Decathlon x Paris 2024 et ancien champion du monde, triple champion d’Europe et recordman du monde du 50 km et du 20 km marche, nous dévoilent les dessous de ce beau projet.

INfluencia : votre documentaire est une véritable plongée au cœur du quotidien de onze athlètes hors normes qui rêvent tous de participer aux prochains Jeux olympiques. Comment est née le Team Athlètes Decathlon ?

Yohann Diniz : j’avais déjà signé un partenariat avec Decathlon lorsque j’étais athlète. Après ma retraite sportive, nous avons décidé avec l’enseigne de poursuivre notre collaboration et j’ai tout de suite souhaité créer une team de sportifs. Mon idée était d’accompagner des athlètes de très haut niveau afin de développer une synergie entre eux. J’ai commencé à travailler sur ce projet en février 2021. Nous n’avions aucun nombre défini de sportifs à soutenir. Nous voulions juste trouver des personnes qui partagent les mêmes valeurs que nous à savoir l’authenticité, le désir de vivre ensemble et la volonté de partager.  Nous souhaitions également mettre en avant des sports qui touchent les jeunes car la clientèle de Decathlon a tendance à vieillir en même temps que l’enseigne. J’ai commencé à nouer des contacts avec des athlètes que je connaissais comme l’escrimeur Romain Cannone, la para cycliste Marie Patouillet et la para athlète Nantenin Keita dès la fin des JO de Tokyo en septembre 2021. J’ai ensuite appelé des sportifs qui semblaient répondre aux valeurs que je souhaitais défendre et certains autres m’ont contacté directement.

 

IN : en quoi consiste ces partenariats ?

Y. D. : ces partenariats comportent une partie financière et une dotation technique. Ces accords courent jusqu’à la fin des Jeux Olympiques de Paris mais l’objectif est que ce projet perdure dans le temps au-delà des JO.

Virginie Sainte-Rose : nous venons de créer, dans ce sens, une direction des partenariats qui sera dirigée par une personne que nous nommerons après les JO de Paris. Nous souhaitons tirer des enseignements des Jeux afin de faire un premier bilan. Tout est ouvert.

IN : d’autres sponsors des Jeux olympiques ont formé des équipes d’athlètes. En quoi votre « Team » se différencie-t-elle des autres ?

V. S.-R. : notre première singularité est que notre Team est pilotée par un ancien athlète de très haut niveau. Nous avons également voulu créer un véritable collectif et non pas un assemblage d’individualités. Le collectif et l’humain sont des mantras chez nous. Les athlètes que nous soutenons étaient très étonnés quand on leur a demandé pendant notre premier séminaire, qui a duré deux jours, comment ils souhaitaient travailler avec nous et quelles étaient leurs attentes. Nous avons également organisé des événements de team building comme un escape game ainsi qu’une rencontre avec un de nos partenaires pour parler de reconversion après une carrière de sportif de haut niveau. Nous avons, par ailleurs, la chance d’être une enseigne très connue des sportifs. Ils ont tous utilisé nos produits et visité nos magasins. Cela créé une relation de confiance. On l’a vu d’ailleurs lorsque Tony Estanguet est venu nous voir. Il était détendu et content ce qui ne lui arrive pas toujours…

 

IN : à quelle fréquence les athlètes de votre Team se rencontrent-ils ?

Y. D. : On essaie de passer sept journées par an avec eux. Il peut s’agir de rencontres avec nos collaborateurs ou avec nos ingénieurs pour développer de nouveaux produits. Mais il ne s’agit pas seulement de parler de performance mais aussi d’enjeux sociétaux comme avec Marie Patouillet qui est la marraine de notre programme « savoir rouler à vélo ».

IN : pourquoi avez-vous choisi de mettre en avant ces partenariats dans un documentaire de 52 minutes alors que les marques ont plutôt tendance à diffuser, de nos jours, des formats très courts plus adaptés aux plateformes numériques ?

V. S.-R. : cette idée est liée à mon passé de journaliste. J’ai été grand reporter à L’Equipe pendant dix ans. Lorsque j’ai commencé à découvrir les liens que nous développions avec nos athlètes de très haut niveau, je me suis dit que nous avions la matière éditoriale pour réaliser un long documentaire. Ce projet est plus sympa et authentique qu’une simple séance photo durant laquelle les sportifs posent devant un symbole parisien en portant un drapeau tricolore. Le « fake », cela se voit. Dans notre documentaire, nous avons souhaité faire les choses différemment. Nous n’avons pas tourné de ralenti ni de gouttes de sueur qui perlent sur le visage d’un athlète. Les cadrages de la réalisatrice, Hannah Rosselin, sont très serrés et proches des visages afin que l’on puisse sentir la force et la puissance des sportifs.

 

IN : comment s’est passé le tournage ?

Y. D. : le tournage, sur huit lieux différents, a durée du mois de novembre à la mi-février 2024. Il a été très intense…

V. S.-R. : ces délais très serrés étaient voulus car nous ne voulions pas être invasifs et perturber la préparation sportive des athlètes.

 

IN : votre documentaire peut être visionné sur la plateforme de France TV. Pourquoi avoir fait appel à ce diffuseur ?

V. S.-R. : les accords de diffusion sont très stricts lorsqu’il s’agit des Jeux olympiques. D’autres plateformes étaient intéressées par notre long-métrage mais il existe une exclusivité avec France TV.

IN : comment peut-on mesurer l’efficacité et l’impact d’un tel documentaire ?

V. S.-R. : il n’existe, à ma connaissance, aucun autre long-métrage documentaire de ce type. Notre agence, Ogilvy, a d’ailleurs été surprise quand nous leur avons parlé de ce projet. Nous disposons bien entendu de baromètre d’image et de marque pour mesurer l’impact de nos campagnes. Dans le cas de ce film, nous allons analyser de près le nombre de vues et les commentaires publiés sur France TV. Mais dès que vous créez de la nouveauté, vous générez de l’adhésion autour du projet.

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