C’était à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes proclamée en 1999 par l’ONU, l’association Imagine’nt interpellait sur les violences morales au sein du couple. Parce que les mots comptent, 1min30 pour dire l’impact du silence face aux violences verbales.
« Face à la violence morale, ne restons pas silencieux ». Le poids des mots, le choix des bons. Parce que le silence ne résoud pas les maux et qu’ainsi il coopère avec l’ennemi, Imagine’nt prend la parole. Face aux logorrhées verbales de certains, le silence des autres doit cesser. Pour en parler, l’association collabore avec l’agence The Good Company et propose un film d’une minute trente mettant en scène le rôle de chacun dans les violences morales qui assujettissent les femmes. Une stratégie de domination pernicieuse et dont on peine à traquer et sanctionner les comportements. Comme pour les violences sexuelles, il semblerait que le facteur « couple » légitimiste souvent les agressions. Pourtant, 225 000 femmes sont victimes de violences conjugales chaque année en France. On compte 136 femmes tuées, et 94 000 femmes violées – en 2019, en 11 mois donc. Comment commencent ces violences ? Par les mots.
Dans un film produit par Satellite My Love, dont la réalisation a été confiée au cinéaste engagé Safy Nebbou (« L’autre Dumas », avec Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, « Dans les forêts de Sibérie » ou encore « Celle que vous croyez » avec Juliette Binoche)- Elle’s Imagine’nt pointe du doigt le rôle de l’entourage, souvent oublié dans le cadre des violences conjugales.
« Les amis du couple peuvent être amenés à observer les signes d’une relation toxique et bien souvent, malheureusement, n’interviennent pas par soucis de ne pas se mêler des histoires des autres, mais aussi probablement par lâcheté. Ce sujet reste encore sous représenté dans le débat public, il est pourtant crucial quand on sait qu’un homme qui pratique la violence morale sur sa compagne a cinq fois plus de chances de passer à la violence physique », souligne Julie Vella, co-fondatrice de Elle’s Imagine’nt. Safy Nebbou, cinéaste et réalisateur, ajoute : « Le regard est ici tourné vers ceux qui se taisent et de fait, nous interroge sur la violence de ce silence. » Une mise en scène et des dialogues puissants et pourtant si communs, comme pour insister sur la force des comportements banalisés et l’urgence de se mobiliser.
Immanquable donc, tout comme la marche prévue ce samedi 23 novembre par le collectif #Noustoutes, à Paris et dans toute la France, pour crier la colère contre l’impunité des hommes et rendre hommage au décès de ces milliers de femmes, agressées, détruites, battues, tuées, poussées au suicide.