INfluencia : qui a eu cette idée hype ?
Romain Jubert : J’avais depuis un moment en tête l’idée de créer un magazine de société qui parlerait différemment du temps qui passe et Vieux me paraissait le meilleur titre. J’ai eu la chance de rencontrer Valérie Salomon qui a tout de suite compris cette intuition. Bertrand a merveilleusement relayé le projet auprès de ses équipes. Je n’ai jamais vu un projet se monter avec un tel enthousiasme et une telle immédiateté. On sait combien les créations de médias peuvent être longues surtout quand il s’agit de presse écrite. Mais là de manière assez magique, nous avons pu foncer à brides abattues en bénéficiant du concours inespéré d’Antoine de Caunes qui s’est totalement investi dans le projet.
IN. : Sans Antoine de Caunes, pas de Vieux, si ?
R.J. : Disons qu’Antoine a cette qualité incroyable d’être jeune depuis plus longtemps que les autres… Il a totalement joué le jeu, a été très généreux, a ouvert son réseau et tout a été plus facile. Et puis nous nous entendons bien, ce qui donne une énergie que l’on sent je l’espère en lisant le magazine.
IN. : qui dit Antoine de Caunes dit humour ?
Bertrand Gaillard de Saint Germain: Oui de l’humour, mais qui dit Antoine de Caunes dit aussi de l’énergie, de l’esthétisme, de la curiosité, du partage. c’est surtout un mag qui a du fond, un journal qui va nous faire du bien,. et j’avoue que c’est assez émouvant de découvrir que l’idée de départ de ce Vieux renferme une profondeur qui s’est révélé à nous au fur et à mesure de sa réalisation. Vieux, par l’originalité de son concept par les angles choisis, fait émerger des sujets, des confidences, des points de vues qui font du bien car ils apportent un éclairage nouveau sur cet âge de la vie. Et l’humour fait effectivement partie des ingrédients indispensable de cette formule.
IN.: aller au kiosque et demander Vieux c’est violent, un peu, non ?
R.J. : disons qu’il y a deux équipes : Ceux qui assument et ce sont ceux-là qui nous intéressent et ceux qui subissent. Ceux qui assument et c’est l’idée qui est derrière Vieux, sont des gens qui pensent et veulent peser sur la société, ne pas seulement la subir, comme s’ils n’en faisaient plus partie…et ceux qui franchissent le pas ne seront pas déçus. Vieux, c’est un bain de jouvence. Nous allons les bousculer, les étonner, exiger leur curiosité. Avec un magazine qui fait la part belle aux illustrations, avec une belle maquette. Car on est Voeux mais on est très sexy.
IN. : le marketing veut absolument ranger les individus dans des cases… Vieux, jeunes. C’est une épicerie… Quel âge ont vos futurs lecteurs ? Et que leur apportez-vous ?
B.G. de S.G. : l’idée c’est de jouer avec une génération qui n’a pas vraiment d’âge. Vous pouvez avoir 50, 60, 70, 80, Vieux c’est vraiment un état d’esprit, je dirais même un prétexte pour évoquer des sujets qui nous intéressent tous. Dans le premier numéro il y a une superbe et longue interview de Daniel Auteuil réalisée par Antoine, une magnifique réflexion également avec Denis Podalydès sur le théâtre, sur ce que peut apporter un acteur avec son âge, son corps, son expérience. Nous avons également rencontré la philologue et philosophe Barbara Cassin qui nous parle d’amour. Je pense que la curiosité est le moteur de Vieux. En fait ce qui est intéressant c’est le regard que nos invités portent sur la société. Nous avons les deux pieds dans l’époque et nous voulons que les vieux d’aujourd’hui participent pleinement à la construction de la société à venir.
R.J. : comme le dit Bertrand, c’est un magazine de société, il y a une place à prendre car le reste de la presse ne donne pas assez la parole à ceux qui ont des choses à dire . Et je pense que Vieux peut apporter un regard nouveau et drôle d’une génération qui a passé l’âge d’être corseté dans l’ego et la peur de parler vrai. Antoine d’ailleurs n’est pas que drôle, il est émouvant, profond, et c’est ce que l’on trouve aussi dans le journal.
IN. : Le CNAV (Le Conseil National Autoproclamé de la vieillesse) participe au magazine… ?
R.J. : Le Conseil National Autoproclamé de la Vieillesse est composé d’anciens médecins, de députés, journalistes, scientifiques, écrivains qui sont dans la modernité dans leur approche de la société, ce sont des personnalités qui ont des choses à dire sur les sujets de société, qui concernent tout le monde, qu’il s’agisse d’écologie, des rapports homme-femme, du rapport au travail, au temps. Ils ne veulent pas être invisibles et que des jeunes de 40 ans décident à leur place. Nous voulons proposer un moment de partage vrai, honnête, passionnant. Des questions seront également abordées dans des interviews croisées entre jeunes et de vieux. Dans ce premier numéro, Camille Étienne et Brice Lalonde échangent sur l’écologie. Il nous semble intéressant de placer face à face deux personnalités d’âges différents, d’organiser des conversations entre différentes générations, d’enrichir par l’échange et non d’appauvrir par des avis que l’on lit partout. On ne cesse d’opposer jeunes et vieux aujourd’hui, et pourtant chacun à apprendre de l’autre. Salomé Saqué qui a écrit le livre « sois jeune et tais-toi » est aussi dans nos colonnes. En clair, nous ne nous enfermons pas au contraire nous confrontons, créons le débat, développons les idées sur du temps long.
B.G. de S.G. : on entend une petite musique qui monte sur cette génération qui a bénéficié de tout etc. On monte en permanence les gens les uns contre les autres. Là, on renoue le dialogue entre des gens qui ont de l’énergie, des gens qui ont de l’expérience, mais qui sont en fait passionnés. Dans Vieux, on va se retrouver. On va débattre. On invite chaque génération à discuter et vivre les unes avec les autres.
IN. : comment est organisée la rédaction ?
R.J. : la rédaction est pour partie fixe et comporte des signatures de contributeurs extérieurs. Antoine de Caunes est l’élément essentiel, le Deus ex Machina. Il va faire dans chaque numéro la longue entrevue. Être présent dans le magazine en super conseillers éditorial sur les différents sujets. Il est passionné de BD, de musique, de littérature, de théâtre et des gens… Il est limite envahissant. Je blague, Antoine est archi-présent et c’est à titre personnel une chance incroyable. Et puis nous avons bien-sûr des journalistes reconnus que nous retrouverons dans les prochains numéros. Et des amis illustres qui viennent passer une tête comme Patrice Leconte, Florence Foresti, Laurent Chalumeau…
IN. : quel est votre tirage ? et prévoyez-vous de la promotion ?
B.G. de S.G. : 100 000 exemplaires. Une campagne radio, une campagne d’affichage, mais comme le dit Romain, les gens que l’on vise sont des gens qui achètent la presse, donc Vieux ne passera pas inaperçu en kiosque.