Réputées pour leurs courtes durées de vacances (2 semaines règlementaires en moyenne), les entreprises américaines sont de plus en plus nombreuses à mettre en place la politique des vacances sans limite : c’est la « unlimited vacation policy ». Netflix, Zynga, Foursquare et Tumblr pour ne citer qu’eux ont déjà depuis longtemps ajouté cet avantage « so cool » à la liste déjà longue des avantages sociaux offerts à leurs employés. De plus en plus d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs s’y mettent. La motivation première ? traiter leurs employés comme des adultes.
Mais attention, cela ne veut évidemment pas dire que les salariés Français vont se retrouver battus par les Américains sur le terrain du nombre de jours de vacances, car évidemment cela cache quelque chose. Si la « unlimited vacation policy » signifie littéralement que les employés américains ne sont plus soumis à des durées définies de vacances, un cadre existe pour éviter les abus :
– que leur mission soit remplie et réponde aux standards acceptables
– que les règles en vigueur mises en place par l’employeur soient respectées
Quel avenir pour ce modèle ?
Il faut relativiser cet avantage car il n’est pas toujours évident de prouver que sa mission est parfaitement « remplie et répond aux standards acceptables ». Il faudrait tout d’abord définir la notion de “standard acceptable”. De plus, les règles internes à l’entreprise imposent tout un tas de contraintes : interdiction de cumuler plus d’un certain nombre de jours d’affilée ou de partir dans certaines circonstances de l’activité…
Au final, cette politique se solde dans les faits par un double constat plutôt positif : d’une part les employés dont l’entreprise a mis en place ce type de politique ne prennent pas plus de vacances qu’avant (voire moins dans certains cas) !
Du point de vue de l’employeur, cela permet tout de même de forcer les inévitables workaholics à prendre un peu plus l’air, d’inciter les départs en vacances lors de périodes de ralentissement et plus globalement de minimiser l’inévitable imbroglio autour des exigences de chacun . Au final, c’est une vraie politique win-win tout à fait satisfaisante pour les employeurs qui ne s’imaginent pas revenir au régime d’antan.
Sylvie Giret
strategiesamericaines.com