Un score « d’engagement climatique » pour épingler les campagnes de greenwashing
Comment aider les internautes à s'orienter vers les entreprises les plus vertueuses ? En les renseignant sur l’engagement climatique de chacune d’entre elles, tout simplement. Le moteur de recherche Ecosiase charge du reste.
« Savoir dissimuler est le savoir des rois », disait Richelieu. Dans ce cas, il est grand temps de détrôner certaines agences et annonceurs. Pour orienter ses utilisateurs vers les marques les plus sincères dans leur engagement écologique, le moteur de recherche Ecosia affiche depuis ce lundi un score d’engagement climatique des entreprises. Co-établi avec Techniche Universität de Berlin, celui-ci prendra en compte le niveau d’ambition de l’entreprise et sa transparence sur les actions à mettre en œuvre pour atteindre son objectif. Pour obtenir un A, soit le graal du classement, l’entreprise doit s’engager à réduire au moins 50% de ses émissions de gaz à effet de serre, directes et indirectes, d’ici 2030, et à compenser celles qui restent. Bien évidemment, si les actions ne sont pas détaillées ou même… dissimulés – « il a référencé la citation de l’intro !!! » –, sa note baissera jusqu’au F fatidique. On pourra toutefois regretter que, dans un souci de simplifier son process, le cite ait choisi de ne pas analyser les efforts actuels de réduction des émissions des entreprises et le caractère vertueux ou non de leurs business model.
Ecosia cite l’exemple de Microsoft qui « s’engage à réduire les émissions globales de plus de 50% d’ici 2030, mais ne montre pas encore d’antécédents en matière de capacité à le faire. Cela leur donne une note B dans notre méthodologie ». Actuellement, seules les 17 entreprises les plus recherchées sur Ecosia ont fait l’objet d’une notation. Le moteur de recherche précise qu’à terme son objectif est de donner « les moyens à nos utilisateurs de prendre des décisions plus informées sur le sujet du climat, au quotidien et de façon simple. Cela nécessite de rendre les informations sur le climat plus accessibles ». Quand on sait qu’il totalise chaque mois près de 500 millions de recherche réparties entre vingt millions d’utilisateurs, dont quatre uniquement sur notre territoire, on se rend compte que cette action pourrait avoir une portée considérable.
Un engagement qui ne date pas d’hier
« Interpréter l’engagement climatique d’une entreprise et son impact réel est souvent compliqué, demande du temps et du travail, et est entravé par le manque de transparence et d’information », plaide le moteur de recherche développé en 2009 par… Microsoft ? How convenient. La solution ? Être sur tous les fronts. En 2019, deux icônes avaient déjà fait leur apparition sur le site : une feuille verte pour certaines entreprises bénéficiant de labels écologiques, et une usine de charbon pour les compagnies les plus émettrices de gaz à effet de serre. Les pays ont également eu droit à un tampon coloré avec l’affichage du niveau de leur engagement, selon qu’ils suivent une trajectoire de réchauffement inférieure à 1,5 degré ou supérieure à 4 degrés, le tout calculé grâce aux résultats de Climate Action Tracker. En France, l’application Nota Climat cherche à s’intégrer dans les résultats de recherche d’Ecosia.
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