Ce vote intervient en effet dans un contexte de critiques croissantes des autorités américaines contre les géants des réseaux sociaux, notamment Meta, accusés de nuire à la santé mentale et physique des jeunes.
Le texte de la Floride, d’abord voté au Sénat à 23 voix pour et 14 contre, a été ensuite adopté par la chambre basse en fin de journée, par 108 voix pour, sept contre.
Pour entrer en vigueur, le projet de loi doit être promulgué par le gouverneur Ron DeSantis, qui a exprimé son scepticisme quant à ce projet.
S’il signe le texte, les réseaux sociaux auront l’obligation d’empêcher les enfants de moins de 16 ans de créer des comptes sur leurs plateformes et fermer ceux déjà existants.
La plupart de ces réseaux exigent un âge minimum de 13 ans pour ouvrir un compte, mais cette règle reste facile à contourner.
« Nous parlons d’entreprises qui utilisent des fonctionnalités addictives pour une manipulation de masse de nos enfants », a déclaré jeudi devant le Sénat de Floride le républicain Erin Grall, qui porte le projet de loi.
Plusieurs sénateurs locaux s’y sont opposés, estimant qu’il revient aux parents, et non aux autorités, de surveiller l’utilisation des réseaux sociaux par leurs enfants.
« Les parents ont le droit de donner leur avis », a aussi estimé le gouverneur de Floride Ron DeSantis lors d’une conférence de presse jeudi.
Le républicain conservateur s’est particulièrement illustré dans la lutte contre la culture « woke », promouvant notamment une restriction de l’enseignement à l’école primaire des sujets en lien avec l’orientation sexuelle.
L’interdiction des réseaux sociaux aux enfants violerait le premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression, dénoncent certains critiques.
En janvier, Ron DeSantis avait lui-même mis en garde contre la viabilité de la loi, notant que des projets similaires dans d’autres Etats avaient été bloqués par les tribunaux.
En 2023, un juge fédéral avait invalidé une loi de l’Arkansas exigeant des réseaux sociaux qu’ils obtiennent un accord parental avant d’accorder aux mineurs l’accès à leurs plateformes.