8 octobre 2024

Temps de lecture : 2 min

Un film d’horreur va être interdit en salles de cinéma aux moins de 18 ans : une première depuis 2015

Le film Terrifier 3 en salles ce mercredi 9 octobre va être interdit aux moins de 18 ans ce qui n’était pas arrivé en France pour un film d’horreur depuis 2015. Pour rappel, aucun film n’avait été interdit aux moins de 18 ans en salles de cinéma françaises depuis 2018 (Caniba et Frig).

L’interdiction aux moins de 18 ans ne doit pas être confondue avec l’interdiction dite X destinée aux films pornographiques ou aux films d’incitation à la violence (classification tombée aujourd’hui dans la pratique en désuétude en France). L’interdiction aux moins de 18 ans est pour sa part explicitée par l’article R. 211-12 du Code du cinéma : « lorsque l’œuvre ou le document comporte des scènes de sexe ou de grande violence qui sont de nature, en particulier par leur accumulation, à troubler gravement la sensibilité des mineurs, à présenter la violence sous un jour favorable ou à la banaliser, le visa d’exploitation ne peut s’accompagner que » d’une des deux interdictions aux mineurs. Il y est ajouté que « le parti pris esthétique ou le procédé narratif sur lequel repose l’œuvre ou le document peut justifier que le visa d’exploitation » ne soit accompagné que d’une interdiction aux moins de 18 ans sans classement X. En d’autres termes, un film qui contient des scènes de sexe sans être pornographique ou qui contient des scènes de grande violence sans être d’incitation à la violence reçoit un visa d’interdiction aux moins de 18 ans et pas un visa X.

Le visa est attribué par le ministre de la Culture après avis de la commission de classification organisée par les articles R. 211-29 et suivants du Code du cinéma. Cette commission a recommandé à la ministre d’attribuer une interdiction aux moins de 18 ans au film Terrifier 3. La ministre a la possibilité de ne pas suivre l’avis de la commission mais cette situation est extrêmement rare. Terrifier 3 ne devrait donc pas échapper à cette classification. Pour mémoire, Terrifier 2 avait obtenu un visa moins de 16 ans et avait réalisé 70 000 entrées en France. Le premier opus de la série n’était sorti qu’en vidéo en France. L’interdiction aux moins 18 ans à la différence du visa X n’empêche pas le film d’être exploité dans les salles de cinéma, néanmoins certains circuits se refusent à diffuser de tels films dans leurs salles.

L’interdiction aux moins de 18 ans a des conséquences ambivalentes : d’une part, elle interdit l’accès aux salles à tous les mineurs ce qui peut être problématique pour le succès du film mais, d’autre part, une telle interdiction est également un objet de curiosité qui peut attirer un certain public. Saw 3, seul film de la saga à avoir été distribué en salles françaises avec une interdiction aux moins de 18 ans est aussi le film de la série ayant attiré le plus de spectateurs en salles (767 000 entrées)… Le dernier film d’horreur à avoir reçu ce visa en France est le film Saw 3D mais ce dernier, sorti en 2010 avec un visa d’interdiction aux moins de 16 ans, a finalement reçu ce visa en 2015 après l’annulation du visa obtenu en 2010 par le Conseil d’Etat.

On notera que pour son exploitation à la télévision et en VOD, un film interdit en salles aux moins de 18 ans doit être déconseillé aux moins de 18 ans en suivant la recommandation de l’ARCOM dédiée à ces films. Il en résulte que ces films ne peuvent pas être diffusés sur la plupart des chaînes, seules les chaînes autorisées par l’ARCOM dans leur convention à diffuser ce type de films peuvent en proposer sous réserve de les diffuser après minuit avec une protection par code parental. Pour la VOD (dont le replay) le film devra être placé dans une section spéciale dédiée aux films interdit aux moins de 18 ans (section généralement dédiée aux films pornographiques) dont l’accès est protégé par un code parental. Cette recommandation ne concerne que les services établis en France (siège social en France) Netflix, Prime Vidéo ou Max ne sont ainsi pas concernés par ces dispositions établies par l’ARCOM. 

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