La startup russe Twistock propose une nouvelle forme de rachat et de vente d’actions en ligne : pas besoin d’être riche, on joue de l’argent virtuel, et la spéculation se fait…sur les utilisateurs de Twitter !
Le principe : en vous inscrivant sur Twistock via votre compte Twitter, vous recevez une cagnotte virtuelle d’au moins 2000 roubles, proportionnelle à la fois à la fréquence de votre activité de microblogging et au nombre de « followers » que vous avez. A partir de cette somme, vous pouvez commencer à miser sur la personnalité de votre choix, et même parier sur l’augmentation de sa côte de popularité. En tant qu’actionnaires Twistock, vous pouvez acheter ou vendre les actions de n’importe quel utilisateur de Twitter, dont la valeur varie en fonction de l’offre et de la demande.
Si vous pariez sur le bon poulain, vous augmentez votre cagnotte virtuelle, qui vous permet ensuite de devenir actionnaire d’autres influenceurs que vous jugez prometteurs, et ainsi de suite. Seul petit bemol, Twistock co-gère le compte Twitter de la personne qui souscrit. Il peut ainsi updater votre statut et même tweeter à votre place. Une intrusion et une prise de contrôle qui risque de ternir la pertinence de ce concept.
L’intérêt ? Selon Twistock, ce « simulateur d’échange commerciaux » est un formidable vecteur de popularité sur les réseaux sociaux. Il donne la possibilité aux « twittos » de monétiser leur influence sociale. En somme, mieux vous gérez le flux de vos actions virtuelles, plus vous devenez « riches ».
Et plus vous êtes riches, plus vous avez le pouvoir de miser sur les utilisateurs les plus influents et de vous « rapprocher » d’eux. Cela vous procure une visibilité supplémentaire sur le réseau social, en devenant par exemple l’actionnaire majoritaire de Barack Obama. Pourquoi pas ?
Mais au-delà de cette « stock value » commerciale virtuelle que propose la plateforme, les inscrits peuvent également se servir de leur capital pour acquérir de vrais produits sur le Twistock Store, affirme la startup.
Tandis que la version anglaise a été lancée tout récemment, les co-fondateurs Nickolay Egorov et Alexey Giyazov confient à EWDN vouloir conquérir les marchés nord-américain et asiatique (notamment avec Weibo l’équivalent chinois de Twitter).
Avant tout créée pour augmenter le personnal branding d’un utilisateur de Twitter, Twistock est dans la même verve qu’un Klout mais avec une approche radicalement différente. Cette mise en scène » boursière » donne encore plus de valeur qu’un simple indice de réputation. Il devrait exciter la convoitise des marques et autres professionnels du net en quête de marché pour les uns et de reconnaissance pour les autres. Encore faudra-il faire fi d’une forme de spéculation 2.0 qui pourrait enlever la liberté revendiquée entre autre par Twitter…
Lucie Freulon