Cette idée de resserrer les liens intergénérationnels au nom du mieux « vivre-ensemble ». Au moyen de la multiplication des points de rencontre ? Ce matin, on pense que c’est essentiel mais qu’une priorité en appelle une autre : transmettre les savoir-faire. Focus sur « les Talents d’Alphonse » : la première plateforme qui permet de profiter de l’expérience d’un retraité de son quartier.
Maîtriser le fil et l’aiguille, découvrir la mécanique, ou remâcher la langue de Shakespeare… le catalogue des savoir-faire des retraités de son quartier n’a pas vraiment de frontières. Les Talents d’Alphonse, sous la forme de plateforme collaborative, a choisi de les mettre à contribution dans un but pratique (à partir de 10,50€/h) mais avec une ambition aussi conviviale : réengager les conversations entre générations.
Une dose d’expérience pour reconnecter les générations
« Grâce à l’aide de Bernard, Bianca a découvert la photo argentique avec un ancien grand reporter. Sylvain, de son côté, a appris à faire la vidange et l’entretien de sa vieille moto Honda avec un ancien garagiste ». Quoi de mieux qu’un savoir-faire pour créer du liant ? Alors que les moteurs de recherche sont la solution intuitive à nos problèmes quotidiens, le contexte n’est pas très propice à croiser les différences. Notamment entre les âges. Sur ce constat, la plateforme collaborative réagit, s’organise et veut contourner les relations formelles pour « aider la transmission du savoir-faire entre les générations ». « Il y a 12 millions d’experts en France, qui ont travaillé souvent plus de 40 ans dans le même métier », précise Barthélemy Gas, co-fondateur de la plateforme. Un contexte français et une période favorable donc si l’on en croit le gâchis que représentent ces compétences inutilisées.
Faire passer les usages
Propager, véhiculer, enseigner… autant de mots qui traduisent le souci de faire passer les usages. Alors que l’artiste, l’écrivain ou le professeur ont évidemment le souci de transmettre, il semble que dans le contexte actuel c’est l’entreprise qui s’empare, avec le plus de force, des savoir-faire. Avec la réalité de circulation des techniques entre seniors et plus jeunes. Dans ces situations, les relations intergénérationnelles ont la particularité d’être plus formelles. Au risque d’un certain conformisme ?
Dans un monde occidental qu’on dit « individualiste », connecter les générations est désormais l’objet d’une intention. Celle de resituer la transmission dans le domaine des affects. Alors que les liens familiaux sont un creuset privilégié, il faut néanmoins organiser d’autres points de passage, multiplier les circulations autour des sujets qui ne s’enseignent ni à l’école, ni dans les livres mais au contact de l’expérience. « Cette actualisation dans le présent des sédimentations du temps », écrit le philosophe Martin Buber. À ce jeu, l’âge est d’une phosphorescence particulière.
Pour en savoir plus sur cette plateforme collaborative, et pourquoi pas la rejoindre, cliquez sur la photo ci-dessous !