Deux étudiantes de l’ESD Lyon, Marie Raison et Mano di Rollo, ont été choisies pour représenter la France au RedBull Basement 2020, une compétition internationale qui vise à développer des idées novatrices pour améliorer le campus universitaire de demain.
Face au défi historique que nous impose à l’échelle nationale la transition énergétique, les belles promesses et les envolées lyriques, clamées le temps d’une campagne électorale, n’ont plus lieu d’être. L’époque n’est plus à l’innocence : « en politique, la promesse n’est rien d’autre qu’une monnaie-courante », comme le résumait en son temps le journaliste Samuel Ferdinand-Lop. Une partie -grandissante- de la population mondiale, la jeunesse en tête de cortège, réclame à présent des faits, des avancées chiffrées, en bref une perspective d’avenir souhaitable, mais avant tout réalisable, pour décider du système économique et social de demain. Encore faudrait-il que nos futurs gouvernants soient pleinement sensibilisés et informés de ces enjeux déterminants, malheureusement encore trop peu débattus dans l’enseignement supérieur français.
Partant de ce constat, The Shift Project, un « laboratoire d’idées » dont l’objectif est l’atténuation du changement climatique et la réduction de la dépendance de l’économie aux énergies fossiles, a publié en mars 2019 un premier rapport intitulé « Mobiliser l’Enseignement supérieur pour le climat ». En établissant un état des lieux des différents manières dont les sujets liés au changement climatique sont abordés dans l’enseignement supérieur en France, l’étude nous livre des résultats peu encourageants : seules 11% des formations analysées -2450 formations, hors BTS, DUT et CPGE- aborderaient en tronc commun ces problématiques. Une carence théorique évidente, qui a poussé quelques mois plus tard une centaine de dirigeants d’établissements, ainsi que des milliers d’enseignants-chercheurs et étudiants à lancer un appel « pour former tous les étudiants du supérieur aux enjeux climatiques et écologiques ». Un appel signé par 10 000 citoyens au total. Du concret qu’on vous dit.
Notre jeunesse a du talent
Au tissus entrepreneurial -étudiant- d’y jouer sa part. Chaque année, les élèves de l’ESD -Ecole Supérieure du Digital- des campus de Paris, Bordeaux et Lyon, participent à un séminaire interne qui leur offre la possibilité de s’essayer, d’une part, à l’organisation en start-up, et d’autre part à la gamification des usages pour innover dans l’approche UX -Expérience Utilisateur-. Dans le cadre de cet événement, les étudiants du campus Lyonnais en 2ème année de Mastère Expert Stratégies Digitales, Mastère User Expérience & Mastère Création Digitale ont eu l’occasion de concourir au RedBull Basement 2020, un projet mondial destiné à créer et développer des start-ups visant à améliorer le campus universitaire de demain. Cette compétition leur proposait de réfléchir à une idée novatrice et la décrire dans une vidéo 100% en anglais de 60 secondes maximum afin d’utiliser l’innovation comme conduite de changement positif.
Créé en 2015 à Sao Paulo, le RedBull Basement avait initialement pour but de soutenir les professionnels -créateur web, codeurs, « pirates » informatiques- qui cherchaient répondre aux enjeux sociaux et environnementaux dans leurs villes. Il a désormais pour objectif de servir de tremplin aux nouvelles générations qui œuvrent au changement et qui souhaitent s’impliquer dans la vie de leurs campus universitaires à travers le monde. Après une période de 4 jours de votes du public pour les créations issues de plusieurs écoles et universités à travers le monde, le projet « Too Good To Green » de Marie Raison et Manon di Rollo, étudiantes à l’ESD Lyon, a été choisi pour représenter la France sur 122 dossiers reçus.
Leur projet a été sélectionné par un jury local comme meilleur projet français sur la base des critères suivants : faisabilité, impact et créativité, consacrant ainsi l’ESD après la victoire en 2019 des étudiants du campus bordelais. En effet, lors de la dernière édition du Redbull Basement, ce sont deux étudiants de l’ESD Bordeaux, à savoir Manon Touitou et Nathan Portocarrero, qui ont eu la chance de s’envoler pour Toronto afin de représenter la France lors de la grande finale internationale du concours.
Une solution pragmatique et personnalisée
« Too Good To Green » est une application qui sensibilise et responsabilise les étudiants dans la transition écologique de leur campus et donne une visibilité aux engagements sociétaux et environnementaux de leur école. 3 objectifs : conseiller, pousser pour agir et promouvoir. Pour ce faire, « Too Good To Green » propose des solutions personnalisées afin d’inciter les écoles et les étudiants à réduire et compenser leurs émissions carbones. L’objectif commun étant d’obtenir une certification « green campus ».
Marie Raison et Manon di Rollo seront conviées au Workshop Global qui se déroulera du 10 au 13 décembre aux côtés des 37 autres équipes finalistes de chaque pays -Brésil, Chili, Russie, Pologne, Suisse, Kenya, Egypte, Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Afrique du Sud, etc.-. Cet événement organisé avant le pitch final, leur proposera pendant trois jours immersifs d’accéder à des ateliers, des sessions privées avec des mentors internationaux et d’entrer en contact avec un réseau mondial de startuppeurs. Le 13 décembre, jour de la grande finale, elles pourront défendre leur projet devant un jury international qui élira alors le gagnant comme « Meilleure idée 2020 ». Pour vous faire une idée de leur -vénérable- concurrence, vous trouverez ci-dessous une sélection d’autres projets établis par les étudiants de l’ESD. Rien ne se perd, tout se mûrit.