20 janvier 2020

Temps de lecture : 5 min

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…

Good par ci, Good par là... Les marques composées de ce terme explosent en France et à l'international. On en saturerait presque... tant notre monde est aux bad news. En même temps, ça nous fait un break. Mais comment s'y retrouver? Petite piqûre de rappel.

Good par ci, Good par là… Les marques affichant ce terme explosent en France et à l’international. On en saturerait presque… tant notre monde est aux bad news. En même temps, ça fait un break. Mais comment s’y retrouver? Petite piqûre de rappel.

Certains se souviennentpeut-être de « Tout le monde il est beau Tout le monde il est gentil » fameux long métrage de Jean Yanne, sorti en salles en 1972 . Il s’agissait d’une satire au vitriol qui expliquait le cynisme du monde de l’époque, des medias (Radio +) en particulier. Désormais, dans une société qui prône le bio, l’éthique, l’économie collaborative, la lutte contre l’obsolescence programmée, la protection de l’environnement, l’ancrage territorial, l’économie circulaire, un grand nombre d’entreprises se sont engouffrées dans le naming du bon, du good, du bien… Mais au sens premier du terme.

Fini les noms de marque extravagants

En clair, tout se doit d’être propre, bon, sans danger, fiable, à l’heure où tout fout le camp. Fini donc les dépôts de noms de marque agressifs ou extravagants tels que Sabotage (société de post-production), Gang Films (maison de production), Diesel (marque de Renzo Rosso), ou Puta Madre, (vêtements espagnols). L’originalité, l’unique, l’étrange, le bizarre, le choquant cèdent leur place à un monde fait de bonté, de beauté, de gentillesse et de douceur dans un monde, où « faut le reconnaître c’est du brutal », comme disait Bernard Blier à Lino Ventura dans Les Tontons Flingueurs.

2717 Good…

Ainsi, good est certainement le terme le plus utilisé au monde et n’a aucun complexe à se glisser aujourd’hui dans toutes les compositions de noms qui nous veulent du bien. Catherine Malaval docteure en histoire, fondatrice de Neotopics agence conseil et maison d’écriture confirme cet engouement sans précédent: « Selon l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), on observe en France une augmentation spectaculaire de l’utilisation du terme « beau » qui revient 509 fois, et du terme bon qui lui apparaît dans 1826 marques ». « À l’international, l’INPI comptabilise 3530 résultats pour « bon » et 3815 pour « beau ». Ces résultats sont relativement importants puisqu’en comparaison le mot « good » comptabilise en France 945 appellations déposées et 2717 à l’international ». L’occasion de revenir sur les plus marquants de cette époque qui pique.

Good Planet

En effet, GoodPlanet, décrétée fondation reconnue d’utilité publique le 5 juin 2009 soutient des projets de terrain dans les domaines de l’agriculture, des forêts, des déchets et de l’énergie. Installée depuis 2015 au château de Longchamp (ancien siège du WWF), elle accueille espositions, conférences, projections, concerts, et ateliers pédagogiques. Elle aide notamment les populations vulnérables à accéder à une énergie durable et gratuite grâce aux réservoirs à biogaz, ainsi qu’à la construction d’écoles bioclimatiques. En 2010, elle lance le projet « 6 milliards d’Autres » (qui devint 7 milliards d’Autres fin 2011, quand la population mondiale franchit le seuil des 7 milliards d’habitants) composé de 6 000 interviews filmées dans 84 pays. Présentée au Grand Palais en 2009, l’installation a été accueillie en Belgique, Brésil, Espagne, Italie, Russie, Corée, Chine Colombie… En 2012, elle crée un programme pour sensibiliser le public à la beauté et à la fragilité des océans. Centré autour du film Planet Ocean, ce projet se décline sur différents supports et propose une application Planet Ocean pour une consommation responsable.

The Good life

Tous les secteurs sont concernés par cette folie du bon, du beau, du good. Certains se sont très vite intéressés au besoin de proposer des produits « bons» pour nous, des espaces de calme et d’élégance. En France, le premier média à se saisir de cette qûete, est Laurent Blanc (ancien directeur marketing Europe de Renault) qui après avoir lancé Ideat dans les années 1998, s’intéresse aux hommes avec The Good Life qui voit le jour en 2011. L’objectif ? Donner aux hommes, the good way to be, to spend, to live. Un bimestriel stylé destiné aux hommes fortunés et raffinés que Men’s Health n’a pas su convaincre en son temps.

Good Goût

Good Goût, nait en 2015, Mikaël Aubertin, co-fonde la marque de petits pots pour nourrissons qui ressemblent comme deux gouttes d’eau aux aliments faits maison, et 100% Bio. Boudés alors par la grande distribution (le bio n’était encore qu’une offre pour des jeunes familles avantgardistes), Good Goût lance un joli film dans lequel un petit garçon de deux ans interpelle les directions de Leclerc et Système U afin de savoir pourquoi ils ne proposent pas les produits Good Goût sur leurs têtes de gondole. Inimaginable aujourd’hu

The Good Company

Les agences commencent à sentir le vent se lever… Tandis que toute la com s’évertue à devenir responsable, Luc Wise lui, quitte Publicis pour créer en 2019, une agence qui prône la com responsable pour de bon. Comme le nom l’indique, « The Good Company » opère principalement dans les domaines du « goodvertising« , de la « communication for good » et de la « communication responsable ».

Docteur Good ou Good Doctor ?

Nous sommes en 2017, et déjà à l’époque vous aviez un mal de chien à dégotter un généraliste, (sans parler d’un spécialiste)… Mais pas de panique, Mychel Cymes devient Dr Good! Le très populaire médecin-animateur lance avec Mondadori France un bimestriel dédié à la santé et au bien-être. Le titre cartonne. Un site existe désormais, où chacun peut communiquer avec le boss. Le créneau du bon expert qui est plus proche de vous à la télé, qu’en région… Michel Cymès pourrait-il soigner les malades imaginaires de la France entière à distance? En attendant, il est tout près de nous. À ne pas confondre avec Good Doctor, série médicale culte… !

We act for Good

L’application du WWF existe depuis 2017. WAG, pour les intimes nait d’un constat simple : 87% des Français·e·s se sentent concerné·e·s par les problématiques environnementales et sont prêt·e·s à adapter leurs habitudes. Pour leurs enfants, pour leur santé ou simplement pour vivre mieux. WAG permet de casser les trois freins qui empêchent de passer à l’action : Je ne sais pas par où commencer. Je ne veux pas que ce soit difficile. Je ne veux pas être seul·e. Alors We Act for Good les quide. Swag, non ?

Be good do good

C’est la démarche RSE de McCain. Un blog qui entonne le bon sens, du champ à l’assiette depuis 2016. Son motto : Good Agriculture, Good Production, Good Food.

Go for Good

En 2018, ce Mouvement des Galeries Lafayette en faveur d’une mode responsable initié et accompagné par Elisabeth Laville (Utopies). C’est une démarche créative et engagée qui rassemble, en ligne et en magasins, des centaines de marques et produits qui ont un impact positif sur l’environnement, le développement social ou la production locale. Vêtements en coton bio ou certifiés Oeko-Tex, collections made in France, cuir au tannage végétal ou cosmétiques naturels…

Alors voilà, maintenant que vous êtes full good, un petit tour du côté des années 90 pour réequilibrer le tout…

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