5 décembre 2019

Temps de lecture : 2 min

Tourisme de masse devenu fléau. Comment stopper les dégâts.

Quotas, interdictions, tarifs prohibitifs, fermetures de plages… Toutes les méthodes sont bonnes pour freiner l’arrivée des visiteurs étrangers qui saccagent les lieux paradisiaques, et se précipitent chaque fois plus nombreux sans se soucier de la biodiversité

Quota, interdiction, tarifs prohibitifs… Toutes les méthodes sont bonnes pour freiner l’arrivée des visiteurs étrangers qui saccagent les lieux paradisiaques, et se précipitent chaque fois plus nombreux sans se soucier de la biodiversité

Il fallait bien que cela arrive un jour ou l’autre… Le nombre de touristes augmente d’année en année. En 2018, 1,4 milliard de personnes ont voyagé à l’étranger, soit 6% de plus que l’année précédente, selon les statistiques publiées par l’Organisation mondiale du tourisme. L’Europe continue d’attirer la majorité de ces visiteurs (713 millions), devant l’Asie-Pacifique (343 millions) et le continent américain (217 millions). Lors du premier semestre 2019, le nombre de touristes étrangers a encore progressé de 4% en un an. Cet afflux migratoire de courte durée commence à avoir de sérieux impacts sur les destinations préférées des routards, croisiéristes et autres amateurs de séjours organisés. Plages bondées, centre-villes abandonnés par leurs habitants car chassés par Airbnb, monuments fragilisés par les pas de millions de curieux, mauvaise gestion des déchets laissés par les touristes pressés… Longtemps, les municipalités ont fait des pieds et des mains pour attirer la clientèle étrangère et empocher leurs devises mais aujourd’hui, de plus en plus des villes et de communes tentent de freiner cet afflux de visiteurs.

La plage de La Pelosa en Sardaigne n’acceptera ainsi dès l’été prochain que 1500 baigneurs par jour.

L’île de Boracay aux Philippines, qui accueille plus de 1,7 million de touristes par an a, pour sa part, été fermée durant six mois, d’avril à octobre 2018, afin de nettoyer la plage des déchets accumulés et des constructions sauvages. Depuis sa réouverture, seulement 19.200 touristes peuvent fouler son sol à un moment donné. Et il est désormais interdit de boire, de fumer et de pratiquer des sports nautiques autres que la natation sur ses plages.

L’Île de Boracay fermée six mois en 2018 n’accueille plus que 19200 touristes au même moment

La minuscule langue de sable fin de Maya Beach près de Phuket en Thaïlande, qui accueillait jusqu’à 5000 curieux par jour, a, elle, été fermée jusqu’en 2021. Aux États-Unis, un tirage au sort a été instauré pour permettre à 7300 visiteurs par an de voir « The Wave », cette vague de grès ocre située en Arizona. Chaque ticket de loterie coûte dix dollars qui ne sont pas remboursables. En 2017, 160.000 personnes ont tenté leur chance dans cette tombola hors du commun.

Une tombola organisée afin de réduire le nombre de touristes qui souhaitent voir The Wave en Arizona

L’argent est souvent considéré comme un frein efficace contre le tourisme de masse. Les Iles Galapagos ont instauré une taxe d’entrée de 100 dollars. Les tickets pour accéder au site du Machu Picchu doivent être réservés plusieurs mois à l’avance et l’Île de Pâques limite les séjours des étrangers à trente jours contre quatre-vingt dix auparavant afin de préserver sa biodiversité.

L’Île de Pâques limite les séjours afin de préserver sa biodiversité

Plus de 1 milliard de Chinois n’ont toujours pas de passeport

Le fléau du tourisme de masse n’est pas appelé à se réduire dans un avenir proche. Bien au contraire. L’an dernier, à peine 120 millions de Chinois possédaient un passeport mais ce nombre devrait doubler dès 2020. Quand on sait que la république populaire abrite plus de 1,38 milliard d’habitants, on peut s’inquiéter de ce qui pourrait advenir lorsque la majorité d’entre eux auront ce précieux sésame nécéssaire pour quitter leur territoire. Les quotas n’ont pas fini de se multiplier pour protéger notre nature en péril et nos monuments si fragiles…

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