Sept mois après son lancement sur le web, l’édition française du magazine d’art lance une formule papier mensuelle.
Courageux pour ne pas dire téméraire. Moins de sept mois après son lancement sous un format numérique, The Art Newspaper France commercialise depuis le 28 septembre une formule papier mensuelle. Le fondateur et directeur de la rédaction de cette revue est persuadé de la complémentarité de ses deux supports.
« Six mois après son lancement, notre format digital a déjà séduit 7000 personnes qui ont payé 29,99 euros leur abonnement annuel », raconte Philippe Régnier « Notre lectorat comprend des directeurs de musée, des professionnels qui travaillent dans le marché de l’art, des galeristes, des responsables de maisons de vente aux enchères mais aussi des financiers et des artistes. Si 80% de nos abonnés sont basés en France, nous avons aussi des lecteurs au Japon, aux Etats-Unis, à Singapour et au Canada ». Cette dimension internationale n’est pas étonnante pour un tel titre.
Cinquante correspondants dans 30 pays
The Art Newspaper France s’appuie en effet sur le réseau de cinquante correspondants dans trente pays de sa maison-mère qui publie également des éditions en chinois, en russe, en italien, en grec et en anglais et qui représente un panel de plus de 1,3 million de lecteurs. « Une dizaine de ces contributeurs sont francophones mais nous reprenons dans notre édition française des articles écrits dans d’autres langues que nous traduisons », raconte Philippe Régnier.
Du lundi au vendredi, The Art Newspaper France propose quotidiennement à ses abonnés un journal en PDF de dix à seize pages qui comprend systématiquement deux grands articles, six brèves et deux autres contenus. Ce format est très axé sur l’actualité culturelle avec notamment des nouvelles concernant les prochaines et les récentes ventes aux enchères ainsi que des visites d’exposition juste après leur ouverture au grand public.
Une nouvelle éditée à chaque numéro
Son nouveau mensuel de 72 pages, qui devrait par la suite atteindre une soixantaine de pages, cherche, pour sa part, à prendre davantage de recul sur un marché de l’art en perpétuelle évolution pour ne pas dire révolution. La revue « se concentre sur l’analyse, les grandes enquêtes et les entretiens », prévient son directeur de la rédaction. « Nous allons aussi publier chaque mois une nouvelle. Cette oeuvre de fiction sera écrite par un ou une écrivain ».
Mais pourquoi ne pas proposer ces contenus sur la Toile ?
10 000 à 15 000 exemplaires par mois
« Les gens ont toujours du mal à lire de longs articles sur leurs écrans », juge Philippe Régnier « La revue papier devrait en outre nous permettre d’élargir notre lectorat. C’est aussi pour cette raison que nous avons décidé de vendre notre mensuel dans les kiosques. Nous sommes ainsi présents dans 2500 points de vente et notre revue est déjà en rupture de stock dans certains kiosques ».
L’éditeur espère écouler chaque mois entre 10 000 et 15 000 exemplaires de sa publication dont l’abonnement annuel a été fixé à 59,90 euros, ce qui la situerait dans la moyenne des ventes de magazines d’art en France mais loin derrière Beaux Arts Magazine (6 000 exemplaires) ou Connaissance des Arts (41 000 exemplaires), selon les données de l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias.
Un marché en résistance malgré la crise de la presse
Ce marché traverse une période compliquée comme l’ensemble de la presse écrite, mais se renouvelle continuellement. Et si le magnifique mensuel AZART a récemment cessé de paraître. Les superbes publications, L’Oeil et Le Journal des arts, poursuivent leur évolution grâce au soutien des éditions Artclair qui restent très attachées à la qualité de leurs contenus éditoriaux*. Véritable référence du secteur, La Gazette Drouot enregistre, de son côté, une belle progression grâce notamment au travail du nouveau responsable de sa régie publicitaire arrivé il y a tout juste six mois. « Notre objectif est de montrer que La Gazette est une publication de luxe notamment grâce à sa formule lancée il y a un an qui est haut de gamme », souligne Christian Valorso « Nous sommes un hebdomadaire à la fois généraliste et pointu. Notre première partie est consacrée à l’actualité des ventes aux enchères mais nous avons également d’importantes rubriques consacrées à l’art en général. Nous nous sommes également rendus compte que La Gazette avait un fort pouvoir de préconisation. Les carnets de commande d’un malletier et d’un céramiste en province se sont remplis suite à des articles publiés dans notre magazine ».
Certaines marques de luxe ont vite compris l’intérêt qu’elles pouvaient tirer de diffuser des publicités dans cette publication diffusée à 35 000 exemplaires 47 fois par an. Récemment, plusieurs grands noms comme Chanel, Céline et Petrossian ont rejoint la longue liste des annonceurs de l’hebdomadaire. Certains magazines d’art résistent donc plutôt bien à la crise de la presse. The Art Newspaper doit désormais faire ses preuves.
Le Journal des Arts se réinvente
Le Journal des Arts a lancé une nouvelle formule en 2017 et profondément modernisé son site Internet en 2018, après l’avoir rendu intégralement payant en 2013. Depuis sa création en 1994, ce bimensuel au format tabloïd, rend compte des expositions, mais aussi du marché de l’art, de la politique culturelle, des nouvelles tendances en art contemporain, du patrimoine, des musées, de l’économie de la culture, de la législation et des affaires judiciaires, de la recherche en histoire de l’art, en France et dans le monde. Il s’appuie pour cela sur une équipe d’une trentaine d’auteurs et de journalistes dont des correspondants à Londres, Moscou,NewYo r k , B e r l i n … Des éditorialistes reconnus (Jacques Attali, Pascal Ory) apportent un point de vue approfondi et inédit. Jean-Christophe Castelain est le rédacteur en chef depuis 2011. Il est par ailleurs, le premier journal d’art à s’être doté en 2018 de sa propre charte déontologique.
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The Art Newspaper Édition française > Tout l’art du monde en 72 pages. Publié en français, notre nouveau mensuel papier prend le temps de l’analyse et de la réflexion. Il offre des éclairages originaux pour mieux appréhender l’art et son histoire. Nous plaçons au centre de notre attention les artistes et leur travail, pour mieux connaître leurs centres d’intérêt et leurs influences, décrypter les courants de pensées qui donnent une impulsion à leur œuvre, tracer les grandes directions dans lesquelles ils nous emmènent… > Au sommaire de ce premier numéro, un dossier spécial FIAC, l’intervention de « grands témoins » comme Michel Laclotte, l’analyse de l’œuvre de Basquiat à l’occasion de son exposition à la Fondation Louis Vuitton, une page dédiée au droit avec l’appel de l’avocate Corinne Hershkovitch pour la création d’un institut de recherche sur la provenance et restitution de biens culturels mais aussi, dans ce numéro, une nouvelle littéraire liée à l’art publiée par l’écrivain américain Ben Lerner. – – – – – – – – – A retrouver dans les meilleurs kiosques ! (et sur abonnement pour les prochains numéros via notre site internet et le lien en bio 🙂) BONNE LECTURE ! – – – – – – – – #theartnewspaperfrance #editionfrancaise #mensuel #octobre #numero1 #outnow
Une publication partagée par The Art Newspaper France (@theartnewspaper.france) le 28 Sept. 2018 à 1 :18 PDT