Fondé en 2001 mais concentré depuis cinq ans sur les déchets traditionnellement considérés comme impossibles à recycler, TerraCycle est un acteur novateur sans équivalent dans l’industrie du recyclage. Son concept ? Proposer des programmes gratuits de collecte en créant des réseaux de ramassage de déchets, lesquels sont ensuite transformés en une large gamme de produits et de matériaux. Son ambition ? En proposant une solution facile de recyclage et de transcyclage pour tout ce qui finit dans nos poubelles, l’entreprise éco-capitaliste espère éliminer le concept même de déchet.
Fondée il y a déjà onze ans par un jeune étudiant de 20 ans à peine, TerraCycle offre une plate-forme unique à chaque citoyen pour devenir acteur d’un changement en marche. Quand le digital s’invite dans cette révolution, forcément ça nous intrigue. Surtout que la société implantée aujourd’hui en France compte déjà 30 millions de fidèles dans 21 pays du globe.
Au total ce sont plus de 200 produits différents qui sont recyclés puis transcyclés pour ensuite être disponibles aux Etats-Unis dans de grandes enseignes, Walmart en tête. TerraCycle prend en charge tous les frais d’envoi, peu importe la quantité recyclée, et pour chaque article donne 2 centimes à une association, une ONG ou une école de votre choix.
Pour comprendre la stratégie, le message et la relation cruciale de TerraCycle avec les marques, nous avons posé nos questions au vice-président Albe Zakes.
INfluencia : Quelle est votre stratégie marketing pour que le consommateur s’approprie le concept et la plate-forme ?
Elle est vraiment unique. Nous n’avons aucune dépense publicitaire et en général, nous n’utilisons pas d’agences extérieures. Nous comptons sur les stratégies RP conçues par notre équipe en interne, comme également sur les concours et promotions sur les réseaux sociaux. Nous nous servons aussi de nos marques ambassadrices pour nous aider dans notre storytelling. Nous utilisons notre histoire unique et innovante, ainsi que l’impact local et global de nos programmes et produits pour nous assurer des relations publiques complètes et conséquentes.
INfluencia : Votre message est-il de dire que chaque citoyen peut être un acteur du changement s’il le veut ?
Le message de TerraCycle est que les déchets n’existent pas. Dans la nature il n’y a pas de poubelle, tout peut être réutilisé d’une manière ou d’une autre. Le déchet est une invention humaine que nous espérons éliminer en fournissant une manière gratuite et facile de collecter les matériaux. Cela passe aussi par la création de programmes innovants pour ensuite les réutiliser ou les recycler. Nous espérons également pouvoir défier les consommateurs de tout âge dans leurs relations par rapport aux déchets. Nous espérons inspirer les générations futures d’entrepreneurs sociaux, qu’ils voient TerraCycle comme la preuve qu’une entreprise peut avoir un impact positif sur la planète tout en faisant du profit.
INfluencia : Cette approche peut-elle modifier la perception du consommateur lambda et si oui, comment les outils digitaux peuvent vous aider à y parvenir ?
Bien sûr ! On peut aider les gens à se rendre compte qu’il est facile d’être responsable, qu’il n’est pas nécessaire de dépenser plus d’argent ou de perdre du temps pour être un citoyen plus responsable. Nous utilisons les outils digitaux, par exemple les jeux online pour faire participer et éduquer nos consommateurs.
INfluencia : A quel point votre relation avec les marques est-elle importante dans votre stratégie ? Etes-vous prêt à travailler avec toutes celles qui en émettent l’envie ?
Elles sont nos partenaires clés. Elles nous permettent de conduire les programmes gratuitement mais aussi de proposer des incitations financières. Nous n’avons aucun problème à les attirer, c’est même plutôt
l’inverse. Nous travaillons avec la majorité des plus grands noms comme L’Oréal, Nestlé, Danone, Kraft Foods, PepsiCo, Coca-Cola, Kimberly Clark et beaucoup d’autres. Nous sommes enclins à consolider une relation avec
toutes celles qui ont le souci de leurs déchets et sont prêtes à collaborer avec nous pour y remédier. Nous travaillons même avec des marques de tabac et d’alcool, notre rôle n’est pas de juger un produit mais de solutionner son problème d’emballage.
INfluencia : La prochaine étape sera-t-elle justement de leur faire changer leur packaging pour réduire les déchets à la source ?
Cela semble être un super modèle économique. Il y a déjà plein de sociétés qui font du consulting pour des emballages plus durables, mais ce n’est pas le modèle de TerraCycle. Cela étant dit, nous continuons à innover pour
qu’en même temps que les marques améliorent leurs emballages, nous continuions nous à leur proposer un service pour leur fin de vie. Un exemple facile est l’emballage organique compostable. La plupart des consommateurs
ne le compostent pas donc, pour que celui-ci soit vraiment environnemental quelqu’un doit collecter et composter ces emballages organiques à grande échelle. TerraCycle à l’intention de combler ce vide quand le moment viendra.
Pauline Massart
Opération avec la marque de jus Caprisun