Tendances digitales 2025 : les Français vivent 80 jours par an… en ligne 

Scroll, clic, swipe… notre quotidien numérique s’accélère, se concentre… et s’automatise. Dans la 14^ème édition de son rapport “Chiffres et tendances du digital”, Novius offre une plongée dans l’écosystème numérique mondial — et plus particulièrement français — tel qu’il s’est dessiné en 2024. Une cartographie actualisée de nos usages web, sociaux, mobiles, commerciaux et informationnels. En toile de fond : une société de plus en plus connectée, mobile-first, et soumise à des plateformes toujours plus puissantes.

Avantage à Google 

Premier constat majeur : 88 % des Français utilisent Internet, contre 67 % au niveau mondial. En France, on y passe en moyenne 5h17 par jour, ce qui, à l’échelle d’une année, représente près de 80 jours de vie numérique. La grande majorité des utilisateurs se connecte via un smartphone (96 %), loin devant l’ordinateur (63 %), marquant l’ancrage définitif du mobile dans les usages quotidiens.

Côté moteurs de recherche, Google reste indétrônable avec 90 % des parts de marché en France, malgré les efforts des alternatives plus éthiques comme Ecosia, DuckDuckGo ou Qwant qui peinent encore à s’imposer. En 2024, pas moins de 3 139 milliards de recherches ont été effectuées sur Google dans le monde — soit 100 000 recherches chaque seconde.

Réseaux sociaux : TikTok en tête, Threads décolle, X dévisse

Mais c’est surtout du côté des réseaux sociaux que les dynamiques sont les plus éloquentes. 75 % des Français sont actifs mensuellement sur au moins une plateforme sociale (contre 64 % dans le monde). TikTok, malgré les interdictions dans plusieurs pays, confirme son hégémonie culturelle : l’appli chinoise est celle sur laquelle les utilisateurs passent le plus de temps : 34h15 par mois en moyenne, soit plus du double d’Instagram (16h49). Elle devance aussi YouTube (29h21), Facebook (18h44) et WhatsApp (16h52). Avec 1,7 milliard d’utilisateurs dans le monde, Tik Tok compte cependant deux fois mois d’utilisateurs que Facebook.

Dans ce contexte, certaines tendances méritent d’être scrutées de près. Le réseau Threads, lancé par Meta, a connu une croissance fulgurante, atteignant 175 millions d’utilisateurs actifs mensuels en un an seulement. À l’inverse, X (ex-Twitter), a vu sa valorisation chuter de plus de 70 % (au 1er janvier 2024) depuis le rachat par Elon Musk, soit une perte de 29 milliards de dollars.

Commerce, fracture numérique et impact social 

Le e-commerce, quant à lui, représente désormais environ 10 % du commerce de détail, un chiffre en constante augmentation. Le smartphone s’impose ici aussi comme interface d’achat privilégiée, notamment pour les générations Z et alpha, qui découvrent les produits via les réseaux sociaux et les achètent sans quitter leur écran.

Cette hyper-digitalisation de nos vies soulève aussi des enjeux environnementaux et sociaux. Le rapport de Novius évoque notamment les questions liées à l’écoconception, à l’accessibilité numérique et à la fracture technologique entre zones urbaines et rurales. Car si 8 personnes sur 10 sont connectées en zone urbaine, elles ne sont que 5 sur 10 en zone rurale, rappelant qu’à l’heure de l’intelligence artificielle générative, l’inclusion numérique reste un défi majeur.

En somme, ces chiffres confirment une chose : le digital structure désormais tous les pans de nos vies, de la recherche à l’achat, du divertissement à l’engagement, de la création de contenu à l’interaction sociale. Ce n’est plus un outil complémentaire, mais une architecture invisible de notre quotidien. Et si les plateformes évoluent, se transforment ou se remplacent, les usages, eux, s’installent… pour longtemps.