Vous vous en doutiez ? Vous en avez supporté les terribles conséquences lorsque vous avez dû passer de longues semaines coincés dans votre minuscule appartement à tenter de vous connecter à des visioconférences qui s’enchainaient les unes après les autres ? Eh bien oui, la France n’est pas une terre d’accueil agréable pour les télétravailleurs. La toute nouvelle étude de WorkMotion le confirme…
La start-up allemande, qui aide les entreprises à recruter des employés partout dans le monde, a cherché à savoir quelles étaient les villes les plus propices au travail à distance. Ses experts ont pris en compte de nombreux facteurs tels que les règles de conformité aux cadres législatifs, les infrastructures, les coûts et la qualité de vie. Plusieurs milliers de métropoles ont été comparées pour finalement établir un classement de 80 cités. Et le moins que l’on puisse dire est que nos municipalités ne sont pas mises à l’honneur dans cet indice. Seulement trois y figurent. Le pays le plus représenté sont les Etats-Unis (20) devant l’Allemagne (5) et le Royaume-Uni (4). Notre ville la mieux classée, Nantes, se trouve à la 24ème place de ce palmarès, loin devant Toulouse (39ème) et Paris (61ème). Désolé messieurs et mesdames le Marseillais, Bordelais, Lillois, Lyonnais et autres Strasbourgeois…
L’Australie en tête
Être isolé de tout et de tous semble être un facteur propice au télétravail. On aurait pu s’en douter. Sur le podium de cet indice figurent en effet deux villes australiennes. Melbourne, arrive en tête, suivie par Montréal et Sydney. La capitale de l’État du Victoria obtient des scores très élevés pour les facteurs liés à la conformité aux cadres législatifs en matière d’emploi, au bonheur des habitants et à son visa de nomade numérique. Dublin se classe, quant à elle, en première position, devant Helsinki et Copenhague, pour la simplicité de sa réglementation du travail. La ville où les habitants sont les plus heureux est Copenhague, suivie de Berne et de Wellington. Istanbul propose, quant à elle, les taux d’imposition les plus avantageux pour les télétravailleurs devant Lisbonne et Hong Kong. En Europe, les cités de l’ancien bloc communiste dont Prague (5ème), Tallin (7ème), Zagreb (8ème) ou Varsovie (22ème) ont la cote. Si Nantes et Toulouse bénéficient d’excellentes infrastructures publiques, leurs taux d’impositions élevés et leurs faibles attraits culturels les pénalisent. Le coût de la vie astronomique de Paris est, lui, un frein sérieux pour les télétravailleurs qui ne gagnent souvent pas des mille et des cents.
Un sentiment partagé
Les Français sont aujourd’hui encore écartelés entre le pour et le contre du télétravail. Une récente étude de l’Observatoire Cetelem montre que 76% des sondés jugent que le travail à distance est une bonne chose pour les salariés et les entreprises mais beaucoup pensent également qu’assumer ses tâches professionnelles hors du bureau engendre aussi des contraintes liées à l’isolement (52%), à la perte de la convivialité (37%) et à la sédentarité (32%). Le réseau LABretail résumait ainsi dans La Quotidienne d’INfluencia le sentiment que nous sommes beaucoup à partager par cette phrase plutôt amusante : « Le télétravail ? Oui mais… non ! ».
Beaucoup reste à faire
Il ne fait aucune doute que les nouvelles technologies et la flexibilité dont ont fait preuve des milliers de sociétés et des millions de salariés ont évité une ascension brutale du taux de chômage. « Le télétravail a permis, durant la pandémie, de sauver 250.000 emplois en France », nous expliquait, cet été, Charlotte Nizieux, la directrice du marketing de Zoom France. Le relatif retour à la normale de ces dernières semaines a permis à de nombreux travailleurs de retrouver leurs collègues au bureau, dans les magasins ou à l’usine. Mais la récente augmentation du nombre de personnes touchées par le Covid-19 montre que la pandémie est encore loin d’avoir disparu. Les municipalités hexagonales et les pouvoirs publics devraient prendre en compte cette triste réalité en facilitant le quotidien des télétravailleurs. Leur inaction pourrait encourager de nombreux indépendants à s’expatrier en Australie, au Canada ou en Europe centrale…