INfluencia : quelle est votre stratégie en matière de RSE ?
Stéphanie Bertrand-Tassilly : notre responsabilité sociétale, qui se trouve au cœur de notre stratégie globale, suit trois axes principaux. Notre engagement social se traduit par notre volonté de recruter des personnes en situation de handicap. Nous avons aussi signé la Charte de la Diversité ainsi que celle « Pour le Femmes Dans les Médias » qui vise à lutter contre le harcèlement sexuel. Concernant notre engagement sociétal, nous nous sommes engagés dans diverses actions de mécénat. Les enjeux environnementaux sont également pleinement intégrés à la stratégie de notre entreprise. Nous sommes une dizaine de personnes dans le groupe à travailler sur ces sujets.
nous avons calculé pour la première fois notre empreinte carbone en 2008 et nous faisons cet exercice chaque année depuis 2018.
IN : quel est votre impact environnemental ?
S.B.-T. : nous avons calculé pour la première fois notre empreinte carbone en 2008 et nous faisons cet exercice chaque année depuis 2018. En 2019, nous avons développé notre stratégie climat. Toutes ces études nous ont permis de découvrir que le papier génère 88% de notre empreinte carbone. Presque toute notre empreinte est de Scope 3.
IN: comment peut-on réduire son empreinte carbone quand une telle proportion de ses émissions sont indirectes?
S.B.-T. : il y a des choses que nous pouvons faire nous-mêmes et d’autres que nous pouvons développer avec nos partenaires. Notre siège de Gennevilliers en banlieue parisienne, qui représente 95% des émissions provenant des trois sites où nous sommes présents, a été conçu selon les principes de la construction durable. Les panneaux solaires sur le toit du bâtiment B alimentent le restaurant d’entreprise en eau chaude de façon autonome. Les bacs de récupération d’eau installés dans le parking permettent l’arrosage des plantes et des jardins toute l’année. Nous avons aussi installé des bacs de compost alimentaire et plusieurs bornes de recharge pour véhicule électrique sont mises à disposition des employés et des visiteurs dans le parking. Depuis 2020, le site est passé à l’électricité verte. L’ensemble de nos déchets (papiers, magazines, plastiques, canettes, piles, alimentaire, poubelles de bureaux) est récolté, trié et recyclé chaque semaine. Entre 2017 et 2019, Prisma Media est parvenu à réduire de plus de 25% ses déchets collectés sur site. Concernant nos matières premières, la totalité du papier que nous utilisons est certifié FSC ou PEFC depuis 2015. Nous contribuons aussi à des actions de reforestation en France et à l’étranger et nous pratiquons l’affichage environnemental pour tous nos magazines. Sur chacun de nos titres figurent le label et la provenance du papier, le lieu d’impression, le taux de fibres recyclées, le logo Triman et le taux d’eutrophisation. Nous cherchons sans cesse à réduire l’empreinte de nos activités dans le print.
En mars 2021, nous avons aussi lancé une calculette qui permet de mesurer les émissions de carbone de chacune de nos campagnes publicitaires sur le print et le digital.
IN : le digital est un autre sujet sensible…
S.B.-T. : en effet. Les équipements que nous utilisons comme les ordinateurs représentent 80% de notre empreinte. Pour réduire nos impacts, nous faisons attention à l’emplacement de nos serveurs, aux poids de nos créations et aux formats que nous privilégions. Nous limitons le poids de nos vidéos et allégeons les formats tant que nous le pouvons. Nous souhaitons optimiser nos émissions sans que cela n’ait d’impact sur la qualité de notre production rédactionnelle. Il faut sans cesse trouver des compromis mais nous ne maîtrisons pas tout, comme le poids des vidéos que nous envoient les annonceurs, par exemple.
IN : comment tentez-vous de convaincre vos partenaires de suivre un chemin plus durable ?
S.B.-T. : nous travaillons avec nos fournisseurs mais c’est un travail de longue haleine. Notre stratégie passe notamment par une stratégie d’achat responsable. Nos appels d’offre comprennent aujourd’hui une dimension RSE qui peut être environnementale. Nous demandons à chacun de nos imprimeurs leurs bilans carbone même si en ce moment, la situation est très compliquée car il existe une véritable pénurie de papier en Europe. Cette situation pourrait même nous pousser à retarder la parution de certains de nos titres. En mars 2021, nous avons aussi lancé une calculette qui permet de mesurer les émissions de carbone de chacune de nos campagnes publicitaires sur le print et le digital.
IN : des calculettes, il en existe beaucoup aujourd’hui en France. Ne serait-il pas important de créer des standards communs à tous afin de pouvoir faire des comparaisons qui ont un sens entre les différents acteurs ?
S.B.-T. : sans aucun doute. Le carbone et l’empreinte environnementale dans son ensemble sont des sujets qui concernent l’ensemble de notre secteur. Il est donc nécessaire que les différents acteurs harmonisent leurs KPIs afin que nous partions tous sur les mêmes bases de travail.