23 septembre 2012

Temps de lecture : 2 min

Staygreenoil : Le eBay pour professionnels ?

Pour rendre plus transparent le commerce opaque des huiles usagées, une plate-forme digitale américaine auto-proclamée révolutionnaire, propose un système d’enchères à la eBay pour connecter fournisseurs et acheteurs. Pour les marques, cette innovation sent le filon bien huilé...

Lancée en bêta début août puis publiquement mi-octobre, StayGreenOil pourrait très vite devenir une plate-forme inévitable pour les métiers de la restauration, du tourisme, des cosmétiques, de l’automobile et même du transport aérien. Autant dire qu’un grand nombre de marques, et pas des moindres, devrait rapidement jeter un oeil sur le premier site Internet d’échanges d’huiles usagées de moteur ou de cuisine.

« On s’attend à provoquer de gros changements dans la façon dont fournisseurs et acheteurs négocient, communiquent et mènent leurs affaires. Notre plate-forme est une approche tout à fait innovante dans une industrie qui est mûre pour l’automatisation et la standardisation de pratiques commerciales normales », explique pour INfluencia le co-fondateur, Brian Davis. Son slogan ? « L’huile ne se perd pas ! ».

Source d’énergie renouvelable souvent négligée, l’huile recyclable, facteur de conservation des ressources naturelles, peut s’enorgueillir d’une seconde vie très riche : carburant, matière première ou huile de graissage et lubrifiants quand elle sort d’un moteur ; savon, produits de beauté ou biodiesel quand ils quittent une cuisine. Sur StayGreenOil, les fournisseurs peuvent choisir s’ils veulent des enchères ouvertes, sélectives ou privées puis indiquent la quantité d’huiles qu’ils mettent en vente. L’acheteur le plus offrant remporte le colis, le site prenant à sa charge l’ensemble des frais de fonctionnement comme la facturation et le suivi, avec paiement sécurisé garanti par le système.

A première vue, c’est aussi simple que novateur. Les marques peuvent-elles s’approprier l’outil ? INfluencia a interrogé Brian Davis pour mieux le comprendre.

INfluencia : Si on analyse le fonctionnement de StayGreenOil, on peut le comparer à eBay ? Est-ce juste ou trop réducteur ?

Brian Davis : Je comprends la corrélation mais notre modèle est différent. Comme eBay, on connecte vendeurs et acheteurs mais on ne se contente pas de simplement permettre la vente. Ce n’est pas un one shoot. On rend également possible la surveillance des besoins pour les deux parties sur le marché, avec un reporting continu, et on enregistre toutes les transactions pour se servir des données comme d’outils d’analyse et de prédiction. D’ailleurs, notre stratégie est de rester une platef-orme digitale mais la valeur des données dans notre système analytique peut ouvrir d’autres opportunités. On va attendre de compléter notre lancement aux Etats-Unis avant de s’étendre on l’espère, aux autres continents.

INfluencia : Pour l’instant, comment est accueillie la version bêta et quel est votre modèle économique ?

Brian Davis : Nous sommes très, très satisfaits des premier retours. Nous n’avons pas encore vraiment commencé à s’adresser aux acheteurs et fournisseurs mais nous accueillons déjà plusieurs centaines de membres. C’est très bien et on compte sur les avis positifs des utilisateurs pour faire grandir le site. Le premier lancement était privé, financé par les fondateurs et propriétaires de la plate-forme. Notre modèle est transactionnel puisque nous prenons un léger pourcentage de chaque transaction, pour le bénéfice de chacun. Les vendeurs ne voient aucun inconvénient à payer pour nos services puisqu’on les aide à obtenir un meilleur prix. Si vous ajoutez cela à notre automatisation et notre reporting, la valeur ajoutée de StayGreenOil est conséquente.

INfluencia : Quel impact environnemental pensez-vous avoir ?

Brian Davis : Nous accroissons la prise de conscience autour du développement durable. Et même si nous réalisons que toutes les huiles usagées ne seront pas réutilisées comme carburant ou biodiesel, nous espèrons éduquer le marché sur la valeur énorme de cette ressource, jusque là sous utilisée. Si en mettant en contact les acteurs du marché on parvient aussi à les informer sur la notion de durabilité et les possibilités du recyclage, alors nous aurons  l’impact que nous souhaitons.

Benjamin Adler

Rubrique réalisée en partenariat avec HighCo

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