L’embeillage, jeune pousse française créée en début d’année 2019, lance un produit éco-solidaire qui rallonge la durée de vie de vos aliments tout en combattant la pollution plastique. Welcome au beewrap à la française.
En Europe, moins d’un tiers des déchets en plastique sont recyclés, selon une enquête menée en 2015 par Eurostat. Un fléau écologique sans précédent auquel le Parlement Européen a répondu en octobre dernier en interdisant sur son sol les produits plastique à usage unique. Une première victoire dans la lutte contre la pollution plastique mais une bataille que les pouvoirs publics ne pourront pas gagner sans apporter de solutions cohérentes. Au tissu entrepreneurial d’y prendre sa part.
Un produit passe-partout …
L’embeillage, lancé en mars dernier par une start-up éponyme incubée à la Station F, est un emballage alimentaire 100% naturel et réutilisable fabriqué en France. Le produit se démarque par son utilisation instinctive et pratique, symbolisée par la signature : « Emballez – Lavez – Réutilisez ». Il suffit d’appliquer une légère pression avec les mains pour lui donner la forme adéquate et le faire adhérer à toutes les surfaces. Entre un couvercle pour les plats, des sachets pour envelopper les sandwichs ou simplement une seconde peau sur les fromages et légumes entamés, à chacun d’y trouver son compte.
Tous les produits L’embeillage sont commercialisés sur la boutique en ligne officielle et dans divers magasins biologiques d’Ile de France. Mais pour Quentin Sinel, créateur et tête pensante de l’entreprise, il est primordial d’aller à la rencontre de sa clientèle sur les foires et salons dédiés. Il exposera notamment au salon Marjolaine, référence dans le marché du bio, qui se tiendra à Paris du 2 au 11 novembre 2019.
« À la vue de l’urgence environnementale actuelle et des prises de conscience citoyenne qu’elle génère, je voulais me servir de ce produit pour fédérer une communauté autours de valeurs qui me sont chères », explique Quentin Sinel. « Sur les salons, tout le monde se sent concerné par le dérèglement climatique mais beaucoup se sentent impuissants. Je suis convaincu qu’un petit changement dans nos habitudes en cuisine est un grand pas pour la planète si l’on est des millions à le faire », précise-t-il. Ces valeurs, justement, qu’elles sont-elles ?
… mais des enjeux universels
Pour commencer, le souci du « Fait en France ». Tous les partenaires sont issus de l’hexagone pour garantir une traçabilité et une qualité optimales des matières utilisées : de la cire d’abeille d’une coopérative normande, de la résine de pin de la forêt des Landes et de l’huile de chanvre biologique de Bretagne. Vient ensuite l’engagement environnemental. Le produit est compostable et rentre donc parfaitement dans une routine zéro déchet. Il permet également de lutter contre le gaspillage alimentaire en allongeant la durée de vie des produits sans les altérer grâce aux vertus de la cire d’abeille. L’embeillage oeuvre ainsi à la preservation des abeilles en garantissant de nouveaux débouchés aux apiculteurs. Et pour finir une volonté d’équité sociale. L’embeillage travaille ainsi avec le label Coton Biologique GOTS qui récompense une culture du coton durable et éthique et permet d’éclairer les consommateurs sur la traçabilité des matières premières.
Fils d’apiculteur, Quentin Sinel a très vite été sensibilisé sur l’importance de la préservation des abeilles pour notre éco-système. Mais ce n’est qu’en effectuant un stage dans une grande entreprise agroalimentaire qu’il prend conscience de l’impact de la pollution plastique sur notre environnement et de la démesure de cette industrie. De retour d’un séjour en Australie au cours duquel il découvre le concept du bee wrap, il fonde l’embeillage et remporte un concours organisé par la région Ile de France qui lui octroie 6 mois d’incubation à la Station F, démontrant au passage l’implication grandissante des pouvoirs publics sur le sujet.
Industrie en péril
Si le concept du bee wrap n’est pas nouveau, il s’est fortement développé suite à la nouvelle législation mise en place à l’échelle européenne… et en attendant les éventuelles mesures au niveau national. Les industriels ont donc tout intérêt à les anticiper pour adapter leur processus de production en conséquence. Et si le marché des emballages plastiques est aujourd’hui dans l’oeil du cyclone, il est évident que beaucoup d’autres secteurs industriels devront lui emboiter le pas. Comme par exemple celui des pailles en plastique, récemment désavoué par McDonald’s et Disneyland Paris au profit d’une alternative éthique et durable. Des revirements stratégiques induits par une pression médiatique et de l’opinion publique mais qui nous rappelle à une règle inébranlable : pour rester maitre de son innovation et se distinguer de la concurrence, mieux vaut prévenir que réagir.