« Pour passion, certains d’entre nous n’auraient que les îles. Une terre dont ils feraient le tour indéfiniment. » Le voyage n’est pas seulement le creuset dans lequel s’inspire les grandes marques et les communicants : c’est aussi la scène privilégiée d’une autre réalité. Comment la considérer, l’envisager, puis s’y projeter ? Découvrir un pays à travers un shot culturel est la réponse de Sofa Sofar avec sa box qui renouvelle l’idée de l’expédition.
A quoi sert le voyage ? Il est loin le temps où la visée du tourisme était d’abord hygiéniste, le temps où l’on voyageait pour sa santé. Aujourd’hui, les mots clefs des voyagistes nous parlent d’évasion, beaucoup d’évasion, trop d’évasion ? Comme si l’on manquait de force dans notre quotidien. Comme si voyager consistait à se laisser promener vers une zone de confort. Vide de « l’ambition » du voyageur ? Sous son étymologie stratifiée, le terme « voyage » pourtant se distingue de « vacances » pour faire appel à l’imaginaire de la rencontre, de la confrontation, du choc entre voyageurs et voyagés. Sous cet angle, il existe une frontière palpable et captivante : la culture.
Casser les codes : le voyage n’est pas une distraction, c’est une recherche
« Les plus beaux endroits de la planète, le plaisir du plein air, l’émotion des goûts … », voilà la trame Club Med. Une déconnexion qui comme beaucoup de voyagistes donnent la sensation d’un manque de charisme. Une « rêverie cénobite », relate Jean-Didier Urbain, docteur en anthropologie sociale qui se révèle autour d’une approche essentiellement autour des services impartis : « pas de stress, pas de contraintes ». Ces facettes ont fait leurs preuves, on consomme donc du voyage comme on irait se faire masser. Jusqu’à ignorer sa pente psychologique ?
Du haut de ce constat, Sofa Sofar s’immisce dans vos appartements avec une idée renouvelée de l’expédition : une box culturelle sur la contrée de vos rêves. « Avec cette proposition, on a voulu prolonger le voyage : découvrir une destination rêvée depuis chez soi ou raviver le souvenir d’un voyage vécu. Seules les émotions des films, des livres, de la musique et de la photographie permettent un tel voyage imaginaire », confie Alice de Montalivet, co-fondatrice de la jeune pousse. S’imprégner d’une culture, c’est d’ailleurs ce qui différencie le passager du voyageur. Lorsque l’un recherche le déplacement l’autre veut goûter au dé-paysement. « S’abandonner » plutôt que « se retrouver ». Et oui, quoi qu’on en dise, se « payser » c’est d’abord faire la connaissance d’une autre culture que la sienne. Une « rêverie altruiste » comme dirait Jean Didier Urbain qui consiste à plonger dans les « voix » de ces lieux qui nous sont inconnus.
« Si tu es pressé, fais un détour »
L’esprit de « découverte » a du mal à s’accommoder de celui de « confort ». Il n’affectionne pas ses penchants d’aisance, de commodités et la tranquillité des poissons rouges. Mais raffole au contraire du discernement des cultures. Sur ce, comment se positionner ? Le voyage n’est pas une distraction, c’est une recherche. Et celle-ci commence paradoxalement par un abandon : « Si j’avais à imaginer un nouveau Robinson », déclarait Roland Barthes « je ne le placerai pas dans une île déserte mais dans une ville de douze millions d’habitants, dont il ne saurait déchiffrer ni la parole ni l’écriture : ce serait là, je crois, la forme moderne du mythe ». Aussi, le bagage culturel a ceci de particulier qu’il s’appréhende avant, pendant et après le voyage. Avec une « carte du tendre » et une « géographie » de ses désirs. Lorsqu’on se prête à écouter, lire et visionner un pays par ses carnets, on se propose de s’offrir ses réseaux, sa part d’impalpable.
Non, elle n’est pas déconnante l’idée d’interroger les artistes qui « font » ces lieux. Ils sont ceux qui nous permettent de quitter l’idée de « séjour », pour tutoyer un « parcours ». Parce que, justement, le relief est dans la chose culturelle. « Prolonger le voyage » dixit l’équipe Sofa Sofar c’est, avec matière, proposer de lutter contre la rupture temporelle avant, pendant, après. Sortir l’aller-retour de son cadre « in situ » pour le proposer comme un champ d’imaginaires attachants. Plus long, plus impliquant. Ainsi, on se prête à dire qu’il faut renouveler l’offre servicielle du voyage. Accompagner plus que propulser. Annoncer plus qu’anticiper. Et embarquer émotionnellement chaque voyageur. Plus que la proposition d’un cadre sensoriel de vacances, l’ambition de cette tournure est à la hauteur des perspectives de ce début d’année : donner à chacun la curiosité de la langue de l’autre.