Nous sommes bel et bien en guerre contre le Coronavirus, et ce dernier est en train de tester notre humanité, ne le défions pas. Aujourd’hui plus que jamais, nos actions doivent être mues par l’impact et l’empreinte que nous souhaitons laisser sur le monde. Cette crise sanitaire génère des réactions ambivalentes mais nous apprend surtout que l’être humain est foncièrement… interdépendant. En souhaitant sortir coûte que coûte, nous cherchons délibérément à nous rattacher à ce qui nous permet à tous de sauvegarder notre humanité : le lien social.
“Nous sommes en guerre”: alors qu’Emmanuel Macron appelle à la mobilisation générale et que la pandémie continue de sévir, de nombreuses personnes sous-estiment encore les ravages occasionnés par une contamination de masse. « L’homme est un être social ; la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables »- Aristote. Voici 3 raisons pour lesquelles, durant cette sinistre conjoncture, nous devons notre salut au social média :
Face aux changements menaçants inhérents au monde actuel, le social nous permet d’être agiles et de nous adapter
En l’espace de quelques décennies, notre notion de l’espace a changé. Nous détenons aujourd’hui et grâce à internet, un pouvoir d’ubiquité sans précédent. Nous sommes présents nulle part, absents partout, ensemble à distance, défiant les lois spatio temporelles. De ce fait, il est fondamental de réinventer le lien social. Les marques et institutions se sont adaptées. Certains musées ont, par exemple, ouvert leurs portes à Internet pour permettre de se cultiver pendant le confinement. D’autres initiatives telles que le cloud clubbing ont vu le jour et des émissions TV comme Clique sont re-créés sur des lives initiés sur les comptes sociaux propres des animateurs.
En adoptant les bonnes pratiques, il est devenu possible de préserver le lien avec nos proches de manière totalement virtuelle et fiable. Renforcer le lien social afin de pallier l’isolement peut passer par des bonnes pratiques portant sur plusieurs aspects de la vie professionnelle et personnelle de ses employés : créer des créneaux de pause pour se retrouver entre collègues, des challenges sportifs à pratiquer chez soi, ou organiser des tournois de Mario-Kart sur Discord par exemple.
L’humour et les memes sont des armes de mobilisation massive
Il y a 30 ans, Tim Berners-Lee créait le World Wide Web avec l’idée d’une communauté en ligne, puis de multiples communautés, ayant pour valeurs communes le partage. C’est ainsi qu’un bon nombre d’utilisateurs de par le monde ont engendré une nouvelle culture mondiale, fédératrice et animée par le pouvoir de la dérision: la culture Meme, devenue aujourd’hui un registre d’expression à part entière. En ce temps de confinement imposé, que l’on soit seul ou bloqué avec les conjoints / enfants / parents, les réseaux sociaux représentent un lien social choisi, désiré, qui nous permettent de nous évader de ce quotidien anxiogène, grâce notamment aux memes. Aujourd’hui plus que jamais, c’est ce référentiel d’une culture globalisée qui nous permet de nous rassembler, de nous soutenir, mais surtout de rire ensemble, même des difficultés qui peuvent nous toucher.
Perpétuer la permanence ontologique de l’homme : vers une révolution sociale ?
Une bien curieuse période pour l’humanité vous dîtes ? Je vous le concède. Car si les réseaux sociaux participent à alimenter un climat anxiogène et propice à la panique, ces derniers peuvent aussi susciter des valeurs communes centrées sur la responsabilité, l’humanité et la solidarité. De nombreux comptes et communautés, à l’instar de @leconfinelibere ou de Comfynement, ont fleuri pour encourager les utilisateurs à partager des messages bienveillants et solidaires avec les personnes confinées, et ce afin d’ alléger le poids de l’ennui, généré par la solitude et l’oisiveté.
#iostoacasa, #mequedoencasa, #stayhome, etc.
Partout en Europe, des hashtags ont émergé pour accompagner le mouvement (#iostoacasa 180K mentions, #mequedoencasa 66k mentions, #stayhome 460K mentions). Les Italiens, eux, ont usé de la musique, comme un trait d’union entre les balcons et les esprits (#balconiditalia), capable d’évacuer l’ennui du confinement, mais aussi comme un moyen de se soutenir. En France, des applaudissements collectifs se tiennent aux fenêtres tous les soirs à 20h en soutien pour le personnel soignant. Nos moeurs sont peu à peu en train de changer. Nous avons tendance à penser que les révolutions se font autour de choses palpables et concrètes, nous pensons automatiquement révolution technologique. Michel Serres disait « Le dur montre son efficacité sur les choses du monde. Le doux montre la sienne sur les institutions des hommes ». La révolution que nous sommes en train de vivre bouleverse les cultures et les collectifs plus que n’importe quelle technologie. À nous de la diriger vers les valeurs qui nous rassemblent. Un pan du social est en train de s’écrire.