En ces temps de crise, où le futur est incertain, quoi de plus rassurant que de se retourner vers le passé ? Il semble qu’une des grandes tendances de cette rentrée soit la nostalgie, et en particulier celle des 30 glorieuses.
Les années 60 sont à la mode : on a célébré cet été les 40 ans de Woodstock et des premiers pas sur la lune. L’activité culturelle du mois de septembre célèbrera Brigitte Bardot au travers d’une exposition qui lui est consacrée, et Sylvie Vartan, qui sort un nouvel album…On se replonge avec délice dans cette période, et on retrouve les joies simples du passé.
La crise a créé de nouveaux modes de consommation, et après les premiers mois où les Français ont limité leur consommation, ils consomment à nouveau, mais différemment, bref, ils s’adaptent. Et cette nouvelle consommation nous rappelle notre enfance, un temps où nos mères reprisaient les chaussettes, plutôt que de les jeter !
Pourquoi prendre l’avion – qui coûte cher et qui consomme du CO2 – pour aller à l’autre bout du monde, alors qu’on est tellement bien en Normandie ? Les professionnels du tourisme de cette région se frottent les mains, ils ont eu une très bonne fréquentation cet été. Les Français explorent à nouveau le potentiel touristique de leur pays, comme au temps des congés payés !
On redécouvre les joies simples et conviviales d’un bon diner entre amis, préféré à une sortie au restaurant, d’un troc de vêtements entre copines, en lieu et place d’une scéance shopping et d’un retour de la couture et du tricot. Le jardinage fait de plus en plus d’émules, mais il n’est plus uniquement décoratif : il permet de s’alimenter avec les tomates de son jardin. Le bling bling et la fashionista laissent place à la « New Modesty » (dixit Karl Lagerfeld) et à la recessionista.
La nouvelle consommation est aussi synonyme de plus d’humanité et de convivialité : on pratique le co-voiturage et l’échange d’appartements, on invite des inconnus à dormir gratuitement sur le canapé du salon (le couch surfing), et on organise des concerts chez soi.
Et si finalement cette crise était un mal nécessaire ? Elle nous a fait prendre conscience que nous étions en mode « sur-consommation », nous passons donc simplement en mode de consommation raisonnable. Nous avons arrêté de consommer plus pour consommer mieux . Nous ne sommes pas devenus des ascètes, nous profitons toujours des plaisirs de la consommation, mais nous sommes plus responsables. Oserons-nous dire que nous sommes plus heureux comme ça ?
Christine Buscailhon, Directrice du Planning Stratégique G2 Paris