Salto, le service de streaming à la française, tire sa révérence !

Après un an et demi de bons – les abonnées en jugeront – et loyaux services, Salto, le Netflix à la française a définitivement tiré sa révérence ce lundi 27 mars. Dévoilée en grande pompe en 2018 avant son lancement officiel en octobre 2020, la plateforme de vidéo à la demande par abonnement, née de l’alliance entre TF1, France Télévisions et M6 était initialement « destinée » à devenir le futur « champion européen qui pèserait sur la scènes mondiales » selon les déclarations enthousiastes d’alors de la présidente de France Télévision Delphine Ernotte. La réalité fut bien plus amère puisqu’avec 900 000 abonnées au total, et 10 à 20% de comptes gratuits, selon les estimations publiées par La Tribune en novembre 2022, la bataille semblait déjà perdue d’avance face aux 10 millions d’abonnés que compte Netflix sur notre sol.

Niveau budget, le rapport de force paraissait encore plus déséquilibré. En 2021, le monstre étasunien se vantait de pouvoir dépenser 17 milliards de dollars à l’année pour ses productions – !!! –. Salto ne comptait que sur un budget annuel de 80 millions de dollars, uniquement alloués à l’achat de droits, qui plus est, tandis que la majorité de ses concurrents ont construit leur renommée en produisant leurs propres contenus originaux. Les dirigeants de Salto l’ont d’ailleurs rapidement compris puisque deux ans après les déclarations de Delphine Ernotte, Thomas Follin, le directeur général de la plateforme déclarait en 2020 : « d’ici une dizaine d’année, Salto ne sera pas incontournable dans le monde, mais Salto sera incontournable pour tous les publics français ».

À peine sa mort annoncée et les vautours – c’est de bonne guerre – s’en régalent déjà. Molotov, le service cofondé en 2016 par Pierre Lescure et Jean-David Blanc et qui regroupe plus de 200 chaînes de télévision, offre un an d’abonnement gratuit à l’offre Welcome, créée spécialement pour l’occasion, aux anciens abonnés de Salto au lieu du prix habituel de 5,99 € par mois. « Ça nous paraissait naturel de proposer aux gens qui avaient accès à la télévision en streaming de continuer à en profiter », explique Jean-David Blanc, invité par Franceinfo ce lundi 27 mars. Un bel exercice de récupération…