Passée du monde des agences à celui des plateformes, Salomé Jestin est Creative Strategist chez Snapchat. Elle voit l’avenir de la communication à la verticale, entre créativité, mobilité et réalité augmentée. Pour elle, ce triumVira cache « des milliers de possibilités dont on n’a pas encore idée. Pour moi, c’est l’avenir de la pub ». Interview express avec une ancienne diplômée de Sup de Pub, promo 2011.
INfluencia: creative Strategist chez SnapChat ça veut dire quoi exactement ?
Salomé Jestin : concrètement, ça consiste à proposer aux marques, aux agences media et créa les meilleures idées pour communiquer sur la plateforme, et accompagner leur production. Au quotidien ça veut dire beaucoup de discussions avec mes homologues internationaux, une collaboration étroite avec l’équipe produit, pour bien comprendre le champ des possibles de certaines innovations, et une veille intense des usages organiques de la plateforme.
IN. : quel est l’avenir de votre métier ?
S.J. : je suis déjà dans un métier d’avenir. Snap est la plateforme numéro 1 sur les 15-34 ans selon Médiamétrie : c’est là qu’il faut être. C’est là qu’ont été inventées les stories, les messages éphémères, les formats verticaux, les lens, une tonne de format de vidéo courtes, d’éditions publishers…
IN. : si vous deviez citer un autre métier d’avenir ?
S.J. : il serait dans le digital forcément… Je dirais la réalité augmentée. C’est à la fois le présent et l’avenir. 75% de nos utilisateurs interagissent quotidiennement avec l’AR, c’est énorme… La réalité augmentée ce sont des milliers de possibilités dont on n’a pas encore idée, à la fois pour tester des produits, vivre des expériences ou encore driver en magasin… Regardez ce que font déjà les marques de luxe ! Pour moi c’est ça l’avenir de la pub, ce genre d’expérimentations, d’expériences offertes aux consommateurs.
IN: c’est ce rapport à la technologie qui vous passionne au quotidien ?
S.J. : pas seulement.… Snap a un ADN assez fort, qui se résume en 3 mots « Kind, smart & creative ». C’est ce mix d’intelligence, de créativité, de bienveillance et de courage qui est si stimulant au quotidien. La culture qui prime est celle du partage d’info, à la fois dans un souci d’efficacité et de recherche de nouvelles orientations stratégiques permanentes. On n’y retrouve pas l’esprit de compétition qui peut régner en agence. L’autre aspect que j’y ai découvert c’est la discussion permanente avec l’international qui est très importante pour moi mais aussi la relation avec les clients et les agences où la recherche d’idées est plus connectée à des objectifs business.
IN. : comment se forme t-on à l’innovation ?
S.J. : il n’y a pas de formation à proprement parler, pour moi tout passe par la curiosité et l’ouverture d’esprit. Il est essentiel de s’intéresser à de nouvelles choses au delà des domaines de la publicité et du marketing. L’inspiration peut se trouver dans les nouveaux produits qui se lancent, les startups qui émergent ou encore les nouvelles expériences proposées lors d’événements. Pour gérer le changement, il faut le suivre, s’adapter, ne pas en avoir peur et surtout rester curieux.
Il faut sortir de sa zone de confort si l’on veut que la magie opère.
IN. : si Snapchat n’existait pas, pour qui aimeriez-vous travailler ?
S.J. : je dirais Netflix. Pour la qualité et la quantité de contenu proposé. Et aussi parce que je passe énormément de temps à binge watcher.
IN. : si vous deviez résumer vos 3 prochains mois en 2 mots ?
S.J. : AR et vidéo, toujours… Notre techno évolue au fil du temps. On a commencé sur les visages avec les Lens, puis avec les MarkerTech (qui reconnaissent une image et permettent de l’animer en réalité augmentée), les portal ou encore le DOOH… Je vais continuer à explorer toutes les pistes de créativité sur ces formats mobiles, verticaux et accompagner le développement des éditions des publishers sur Discover qui sont également une grande source d’inspiration pour moi aujourd’hui.