Après 50 ans de vie couchée sur le papier, Rock&Folk décide de s’emparer du micro avec le lancement de sa web radio le 18 novembre dernier. Comme semble le crier leur nouvelle signature de marque : « le monde a besoin de plus de rock ».
On vous l’a dit et répété depuis quelques années, mais une marque qui cherche à séduire ses cibles, voire même à les fidéliser, se doit de bâtir une stratégie sonore, musicale et vocale, cohérente et en accord avec les valeurs de sa clientèle. Mais quand on parle des mécanismes et des outils technologiques qui ont intronisé cette « ère du son » dans les politiques B to C, on pense immédiatement aux podcasts. Une fascination palpable autour de ces émissions radiophoniques baladeuses, présentées début 2010 comme les solutions miracle aux marques en mal de visibilité, mais qui semble à présent s’essouffler. Du moins sur le marché français : si un Américain sur deux aurait déjà écouté un podcast une fois dans sa vie et plus d’un tiers en écoute au moins un par mois, seuls 6% de la population et 8,5% des internautes français s’y sont risqués. Comme nous l’avouait Vincent Malone, fondateur du Poste Général -la plateforme sonore made in BETC- la « culture podcast tant prisée de nos jours reste si peu écoutée… ».
Avec ces technophiles qui ont l’impression de réinventer le monde à chaque nouvel anglicisme, on en oublierait presque l’importance d’une radio dédiée -l’ancêtre donc- au coeur de sa stratégie de marque. Car face à ces faméliques 6% d’auditeurs français de podcast, ce sont pas moins de 79,3% des 13 ans et plus qui écoutent la radio chaque jour de semaine, selon Médiamétrie. Soit près de 43 millions d’auditeurs réguliers. Rien d’étonnant donc à voir le nombre de web radios diffusées uniquement sur Internet exploser depuis 3 ou 4 ans, sans que l’on puisse vraiment mesurer le phénomène. Le constat est limpide : si les canaux FM semblent dangereusement sur la sellette, les canaux numériques, eux, sont parfaitement aptes à se faire entendre.
Sexe, drogue, et webradio
Qui a dit que le rock était mort ? Pour asseoir et légitimer son statut d’influenceur musical -quels mélomanes peuvent se targuer de n’avoir jamais découvert un seul artiste en feuilletant les pages du dit magazine ?- le magazine Rock&Folk a lancé le 18 novembre dernier sa web radio éponyme. Un lancement en grande pompe qui cache véritable cri d’espoir de la part du magazine : « le monde a besoin de plus de rock ». Les gens ont tendance à l’oublier, mais le Rock a eu une forte influence sur notre société. Encore aujourd’hui, il a un impact sur notre style de vie, la mode ou les codes langagiers, particulièrement sur de la nouvelle génération. Aujourd’hui plus que jamais, Rock&Folk en est convaincu et en a donc fait sa signature de marque.
Le magazine, puriste du genre, a donc un rôle majeur à jouer dans la propagation de cette musique. C’est pourquoi la marque a lancé sa radio digitale pour permettre à chacun de découvrir ou de redécouvrir le Rock, à travers la musique, son histoire mais aussi à travers l’attitude qu’il inspire. Pour ce nouveau virage, DDB Paris a accompagné la marque dans la définition de sa signature et la création d’une campagne pour le lancement de la radio.
Par amour du rock… et des bénéfices
Si chaque cas radiophonique est différent de son prochain, personnes n’est dupe. Avec une web radio on peut consulter et quantifier facilement le nombre d’auditeurs uniques, leurs pays d’origine (voir leur ville), et en recoupant avec les informations laissées sur Facebook, on peut même déterminer le sexe et l’âge des auditeurs. Une Data prête à être dégustée et qui permet, bien évidemment, de personnaliser la pub par groupes homogènes d’auditeurs. Mais tant qu’on nous propose des annonces sur les meilleurs perfectos made in France et sur le lancement de la 23ème édition collector de « L’album blanc » des Beatles -contenant une version unique de Hey Jude chantée au petit dej’ alors que Paul avait la grippe, il faut qu’on l’achète !!!- , tout le monde devrait y trouver son compte. Le rock a ses raisons que la raison ignore.