20 août 2013

Temps de lecture : 3 min

La Revue INfluencia : Sharing Economy : l’économie du monde moderne ?

Avec 3.5 milliards de revenus selon Forbes, l'économie du partage s'installe tranquillement dans nos habitudes. Effet positif de la Crise, ce nouveau commerce n'a pas fini de faire parler de lui. Précisions avec Loic Le Meur, le fondateur de la conférence internationale LeWeb

Article paru dans la Revue INfluencia papier et digitale N 6 : Changer : on a tous les clés

« Nous assistons à un mouvement de fond qui n’est pas prêt de s’arrêter ! » estime Loïc Le Meur. Et il n’est pas le seul à le penser! Depuis 5 ans, cette nouvelle idéologie économique basée sur l’entraide sans pour autant oublier l’aspect financier est en train de faire évoluer nos échanges commerciaux.

Un changement qui peut mener dans les prochaines années à un véritable bouleversement de l’économie mondiale et des mœurs au travers de nouveaux modes de consommation. « On ne peut éviter la Sharing Economy ! Elle est dans tous les médias et il s’agit non pas d’une mode mais d’un mouvement. Un mouvement optimiste qui va générer des millions d’emplois dans le monde et même devenir un vrai contre-pouvoir », précise le fondateur de la conférence internationale LeWeb.

MAIS QUI SONT CES ACTEURS ?

Certains sont désormais mondialement connu comme Airbnb, un des fers de lance de la consommation collaborative qui met en relation des consommateurs et des propriétaires immobiliers désireux de louer leurs biens en direct sans passer par un acteur de la location. Un service qui en seulement 5 ans a déjà conquis 195 pays, environ 30 000 villes et pas loin des 6 millions de nuits réservées. Et tout ça depuis 2008, année de sa création par Brian Cheski aujourd’hui milliardaire et peut-être un philanthrope en puissance. « L’Europe est actuellement le marché à la plus forte croissance pour Airbnb et cela permet de situer l’intérêt pour cette nouvelle race d’entreprises sur notre continent », ajoute Loïc Le Meur.

Un autre exemple de Startup basée sur l’économie collaborative est Lending Club qui a pour mission le prêt à taux bas. Elle met en relation des créanciers comme vous et moi désireux d’aider leurs semblables à mener à bien un projet sans passer par une banque. Un investisseur fait en moyenne une marge de 8% sur la somme qu’il a prêtée. Une entreprise qui a vu le géant Google investir 163 millions de dollars pour aider son développement. «Tous les secteurs économique sont désormais ciblés par cette nouvelle économie. Que ce soit la market place Etsy véritable lien entre acheteurs et revendeurs de produits divers et variés ou encore Zipcar un autre géant en devenir spécialisé dans la location de véhicules pour particulier ou professionnels »…

LE SERVICE PLUS FORT QUE LE PRODUIT

Même si économiser de l’argent demeure un atout majeur, nous sommes rentrés dans l’ère de l’économie de la fonctionnalité. La possession est en train de devenir un élément secondaire dans l’esprit du consommateur. Que cela soit pour l’électroménager, l’outillage, la location, la locomotion ou d‘autres secteurs, l’usage prend le pas sur le produit qui lui demeure nécessaire mais sans un besoin d’appartenance.

Un signe encourageant pour l’environnement car mutualiser ce type de service permet une réduction significative de l’exploitation de nos ressources naturelles. « Nous ne sommes pas uniquement dans une logique d’économiser de l’argent. C’est aussi un engagement et une nouvelle vision citoyenne qui replace l’humain et la planète au centre du système », insiste l’initiateur de la conférence LeWeb.

UN BUSINESS MODEL EN RODAGE

Malgré des réussites indéniables et impressionnantes, tous les acteurs de l’économie de partage n’ont pas une santé étincelante et beaucoup ont du mal à se faire une place au soleil. Car monétiser et rentabiliser des services basés sur le partage n’est pas choses aisée. Pour le moment, le modèle économique qui fait foi est la rémunération au travers de commissions perçues sur les échanges. A cela on peut rajouter en fonction des starts up et des services qu’elles proposent, des revenus liés à la publicité. Évidemment, les grands groupes industriels et des grands distributeurs ont aussi senti le filon. Wallmart, le leader mondial de la distribution a décidé de faire travailler ses clients

Le R&D marketing de Walmart a sorti de sa boîte à idées un projet séduisant : demander à ses clients en magasin de livrer eux-mêmes des produits commandés en ligne ( pas en-dessous d’un certain prix) en échange de bons de réduction (courses et essence) ou encore de réductions directes à la caisse. Évidemment, seuls les consommateurs habitant à proximité des acheteurs online seront sollicités, l’idée étant de les convaincre de faire un court détour en échange d’une réduction sur leurs prochains achats.

Avec ce crowdsourcing d’un nouveau genre, Walmart peut réduire ses coûts de transport et créer l’interaction entre ses clients, tout en assurant une livraison plus rapide. « Notre industrie est en train de changer et va devoir s’adapter aux nouveaux besoins des consommateurs. Tous les grands groupes vont être amenés à gérer une mutation profonde pour pouvoir répondre aux nouveaux codes sociétaux qui leur sont imposés » prédit Loïc Le Meur.

Nous allons tout droit vers une économie locale qui au final fera le global. Est-ce une révolte ? Non sire c’est une révolution…

Gaël Clouzard / @G_ael

Retrouvez le contenu enrichi de cet article dans la Revue INfluencia Digitale : ici !

Plus d’infos :  » The New Sharing Economy  »  par Latitude

//

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia