Les nouveaux moyens de paiements dématérialisés ont la cote. Une étude de Dentsu Consulting revient sur cette tendance en plein essor et promise à un très bel avenir.
Sans contact, mobile, intégré dans l’objet, biométrique ou via les réseaux sociaux : le « smart payment » est partout dans notre quotidien. La disparition progressive du cash et l’apparition de tous ces nouveaux moyens de paiements dématérialisés marquent une véritable « révolution » qui aura un impact énorme pour les entreprises, si l’on en croît une récente étude de Dentsu Consulting.
De grandes disparités existent encore d’une nation à l’autre. En Suède, les liquidités représentent aujourd’hui moins de 2% des transactions et le paiement mobile connaît une croissance à trois chiffres en Chine. « D’autres pays comme l’Allemagne restent très attachés au cash », souligne Valérie Négrier, une des auteurs de l’enquête de Dentsu Consulting « En France, plus de 500.000 personnes ne sont toujours pas bancarisées ».
36 paiements sans contact par seconde
Dans l’hexagone, les NFC (« Near Field Communication ») ont littéralement explosé puisque 36 paiements sans contact sont effectués chaque… seconde. L’an dernier, plus de 1,22 milliard de ces transactions ont été enregistrées. Ce chiffre a plus que doublé en un an. 12,4 milliards d’euros ont été payés grâce à cette technologie en 2017 contre moins de 2,5 milliards deux ans plus tôt, selon le Groupement Cartes Bancaires CB. Les paiements mobiles sur smartphone ont, eux, beaucoup plus de mal à percer puisque moins de 9% des Français ont déjà testé cette technologie qui est plus populaire en Asie et aux Etats-Unis.
Il ne sera bientôt plus nécessaire d’avoir son portable avec soi pour se faire un petit plaisir dans une boutique ou un restaurant. A l’occasion des derniers Jeux Olympiques d’hiver à PyeongChang en Corée du Sud, Visa a montré qu’il était désormais possible d’effectuer des paiements sans contact grâce à des puces intégrées dans des gants, des autocollants ou des pins. La fabricant de jeans Levi’s propose, pour sa part, pour la modique somme de 350 dollars, une veste baptisée Jacquard mise au point avec Google qui permet de piloter certaines fonctions d’un smartphone en touchant la manche gauche.
Le boom de la biométrie
Les nouvelles technologies permettent de simplifier de plus en plus l’acte d’achat pour les consommateurs qui commencent désormais à se prendre pour James Bond quand ils doivent payer un baril de lessive ou effectuer un transfert bancaire. Un coup d’œil, une pression de l’index voire même quelques pressions sur votre clavier virtuel peuvent aujourd’hui suffire pour faire vos courses sur votre smartphone.
Pour éviter à ses clients de mémoriser un énième mot de passe, le Crédit Mutuel Arkéa veut, par exemple, transformer nos portables en véritable « terminaux de confiance » (sic) grâce à la biométrie oculaire, vocale et comportementale qui permettront, dans un avenir proche, de se connecter et de valider une opération sensible sur son téléphone. Mastercard a, lui, mis en place dès 2015 le paiement par selfie.
Les réseaux sociaux suivent le même chemin
Plus nouveau, certains réseaux sociaux proposent depuis peu ou préparent activement des services de paiement intégré pour les internautes. Il est ainsi désormais possible de payer ses achats sur l’application d’Instagram. Une fonction de Messenger permet, quant à elle, d’envoyer de l’argent à une personne sans quitter la messagerie.
Une autre méthode pour éviter le cash est d’utiliser les cryptomonnaies. Il en existe plus de 2000 dans le monde. Le site de déstockage ShowroomPrivé.com est une des premières entreprises en France à avoir accepté les paiements en bitcoin dès 2014. Quelques sociétés et distributeurs lui ont emboîté le pas mais leur nombre reste confidentiel. Souvent contestées, ces cryptomonnaies commencent à séduire certaines nations comme le Venezuela qui a lancé cette année une devise virtuelle, le « petro » qui s’ajoute à la monnaie nationale, le bolivar, qui ne cesse de chuter en raison de l’inflation qui devrait atteindre 1 000 000 % cette année, selon le Fonds monétaire international.
Le « smart payment » devrait aussi devenir de plus en plus virtuel pour les particuliers. Les chatbots vont ainsi se multiplier dans les toutes prochaines années. Ces robots logiciels, qui peuvent dialoguer avec les consommateurs par le biais d’un service de conversations automatisées, sont déjà utilisés par plusieurs banques en Chine. Le « service à la clientèle » est désormais assuré par ces machines pour effectuer certaines transactions financières notamment. « L’univers de la mobilité dans le paiement va continuer d’occuper une place de plus en plus importante dans les années à venir », assure Valérie Négrier. Vous voilà prévenus…