Renaud Berthe, Dare.Win : « un bon planneur est par définition digital «
L’agence de communication spécialisée dans le digital et l'entertainment, fondée il y à 10 ans par Wale Gbadamosi Oyekanmi et qui a rejoint le groupe MediaMonks de Sir Martin Sorrell en septembre 2020, renforce sa direction avec l’arrivée de Renaud Berthe en tant que Directeur du planning stratégique et du développement. Explications.
INfluencia : vous êtes passé par plusieurs agences, et étiez dernièrement directeur général de TBWAParis, en charge du développement. Pourquoi un tel virage ?
Renaud Berthe. : ce n’est pas un virage, c’est la suite logique d’une carrière qui a débuté en réalité par le digital : J’ai commencé mon parcours professionnel chez Buzzman en 2010 en tant que planneur digital où je me suis fait la main sur des activations, du social avant de gagner et devenir lead stratégique sur Burger King ou encore Meetic. Cette culture et cet ADN je les ai ensuite mis au service d’agences plus traditionnelles pour valider ma capacité à projeter des marques sur le long terme : que ce soit chez La Chose, où j’étais directeur du planning stratégique, et chez TbwaParis plus récemment. Je crois que le moment était venu pour moi de mettre à profit ces expériences, digitales et marque, au service d’une agence à l’intersection de ces deux disciplines. C’est nativement ce qu’est Dare.Win et c’est naturellement que nous nous sommes rapprochés Wale et moi.
IN. : quels nouveaux challenges se présentent à vous en rejoignant Darewin ?
R.B. : le premier challenge c’est la validation du modèle hybride de Dare.Win : Un modèle entre publicité et entertainment, entre culture de la marque et excellence digitale. C’est un modèle puissant, d’abord parce qu’il permet, par l’entertainment, de dépasser la logique d’exposition de la publicité traditionnelle et, par la maîtrise de l’écosystème digital de le faire vivre au plus près des usages. Le second est le développement à l’international, le rapprochement avec Mediamonks ouvre un nouveau champ des possibles pour Dare.Win, tant en termes d’opportunités business (le gain récent de Bmw en est la parfaite illustration) que de capacités de production et d’innovation.
IN.: vous prenez donc la direction du planning stratégique et du développement d’une agence digitale : Qu’est-ce qu’un planneur digital (versus un planner classique), où puise-t-il son inspiration ?
R.B. : je ne sais pas s’il est encore juste de chercher à différencier le planning stratégique du planning digital. Aujourd’hui tout est digital : la culture, les usages,… Les événements récents n’ont fait que renforcer cette évidence. De fait un bon planneur est par définition digital : Il puise son inspiration dans la culture, c’est la part immuable de ce métier mais il va puiser l’information à travers la data, le social listening qui sont des leviers d’information et d’études en temps réel pour informer et valider les insights sur lesquels on s’appuie. C’est la grande évolution de ce métier, si la capacité à créer des plateformes de marque durables reste le cœur du métier de planneur stratégique, la culture du temps réel est clé pour les faire vivre : C’est une des grandes forces de Dare.Win et un des élements qui m’a véritablement séduit dans l’idée de rejoindre cette aventure.
IN. : la transition digitale est-elle aujourd’hui devenue une alternative de communication adoptée par des marques dites “classiques”, sont-elles vraiment prêtes et armées face à cette évolution ?
R.B. : nous ne sommes plus dans l’ère de la transition, ma vision c’est que la bascule est faite, le sujet maintenant c’est un sujet de rationalisation pour les marques. Là où tous se sont déployés sur tous ces touchpoints dans une démarche presque opportuniste, il convient d’interroger le sens et la portée de la présence de ces marques sur tous ces réseaux ? Servent-ils un propos de marque convergent ? Quel rôle jouent-ils dans ma stratégie business ? Si tout est possible sur ce terrain, tout n’est pas efficace. C’est là qu’est notre utilité d’agence, certes créative, mais aussi et surtout conseil.
IN. : dans le sens inverse, pensez-vous qu’il est possible et/ou opportun d’amener une marque full digital sur de la com classique ?
Je crois qu’une marque, dès lors qu’elle sait où elle va, ne doit s’interdire aucun media. D’abord parce qu’un événement physique comme celui de Lupin* par exemple, pour citer le travail de l’agence, peut avoir de très fortes répercussions en matière de conversation sur le web. Ensuite parce que rien n’oblige à faire preuve de classicisme quand on s’exprime sur un media classique : Cette culture de l’entertainment est neutre d’un point de vue media, j’espère pouvoir vous montrer bientôt la manière dont cette “patte” Dare.Win s’exprimerait en télé !
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