Dédiée au grand public, à la créativité et à la gourmandise, Recipay.com a un fonctionnement tout simple. Elle récompense en monnaie trébuchante (entre 10 et 15 euros percevables immédiatement ou non) -et non en pseudo points inaccessibles- les utilisateurs qui concoctent puis partagent avec leurs pairs, leur bon petit plat imaginé à partir d’un produit qui les inspire et/ou d’une consigne d’une des marques partenaires du site.
Une fois postées, les recettes agrémentées de photos, sont validées par les modérateurs de l’équipe ou des bloggeurs culinaires réputés en France comme Claire Pichon. Gage de qualité et de protection des recettes existantes (un formulaire est à disposition pour intervenir en cas de litiges). Avant d’être rattachées aux thèmes standards ou à d’autres de plus en plus populaires comme « sans gluten », « végétalien », « protéiné », « sans lait », « barbecue »…
Et déjà, cette appli -qui a séduit des marques comme Naturalia, Elle& Vire, St Morêt, Saint Agur, Caprice des Dieux- est une des plus chargées dans la catégorie food, depuis son lancement mi-juin. Détails de Thierry Bezier-Membrey, co créateur avec Victor Dewitt et, également fondateurs de l’agence EveryOne .
INfluencia : en quoi votre plateforme se distingue de sites comme Marmiton ou 750 Grammes ?
Thierry Bezier-Membrey : notre « plus » est de repenser la contribution des internautes considérés comme interlocuteurs et non plus uniquement comme matière première. Nous voulons leur redonner le goût de la cuisine, le plaisir de s’amuser avec des marques et le moyen d’arrondir leurs fins de mois avec un vrai impact sur leur budget. Il n’y a pas meilleur moyen de valoriser le contenu des recettes et la fidélité des utilisateurs envers les marques.
D’autre part, nous attachons une grande importance au design et à l’ergonomie, car nous ne voulons pas polluer visuellement notre site avec des « pop up », les bannières et autres promos abusives.
Pour nous les marques doivent émerger en produisant de la valeur, du sens et de la transparence. Donc sur Recipay leur présence est bien sûr naturelle car elles font partie du quotidien mais balisée dans le « coin des marques », et en créant un lien du type « win win ». D’ailleurs, un utilisateur peut tout à fait ne pas relever un défi de marque et ne pas proposer une recette en relation avec elle.
INfluencia : donc vous proposez aux marques d’être davantage conversationnelles que transactionnelles?
Thierry Bezier-Membrey : l’objectif est de susciter de la préférence auprès d’un large auditoire (composé à 98% de femmes) à travers un rapport constructif et de créer, en effet, une autre valeur qui favorisera une forme de visibilité bénéfique. En payant cash une recette 10 ou 15 euros, elles développent un côté social, solidaire sur fond de nouvelles technologies. Toutefois, pour être rémunérer, les utilisateurs doivent acheter le produit -grâce à des BR- pour réaliser la recette lancée par la marque.
Enfin, nous nous engageons à ne pas travailler avec leurs concurrents tant qu’elles sont nos partenaires, à leur donner accès au feedback consommateurs sur leurs produits et de bénéficier d’un large volume de recettes. D’ailleurs, en achetant une recette, cela leur donne la possibilité de l’utiliser sur tous les supports de leur choix et aussi longtemps qu’elles le désirent pourvu qu’elle soit signée du nom de son auteur et accompagnée du logo Recipay.
Nous leur offrons, ainsi, de répondre à deux questions : que font les consommateurs avec ma marque et comment communiquer différemment.
INfluencia : Recipay a forcément de grandes ambitions… internationales?
Thierry Bezier-Membrey : nous avons auto financé la plateforme qui affiche déjà plus de 40 000 téléchargements à ce jour, mais nous prévoyons une levée de fonds d’ici à la fin de l’année. Des contacts à l’international sont déjà bien avancés. Côté CA, nous serons rentables, d’ici à la fin de l’année. Nous allons lancer aussi une app speciale « Premium » pour iPad.
Et surtout, nous visons un déploiement à l’international sous forme de franchise ou de licence qui respecteront notre ergonomie, car c’est le moyen le plus sûr de bien gérer les différences locales et de générer un chiffre d’affaire annuel croissant. Après l’Allemagne en septembre puis la Hollande, nous nous attaquerons à l’Espagne, la Grande Bretagne, le Japon et aux USA où déjà des groupes sont intéressés par notre concept.
Florence Berthier