L’émergence du Web dit « Social », transforme progressivement l’Internet en une gigantesque masse de conversations planétaires, où chacun a la possibilité de partager ses opinions en temps réel et auprès d’une « communauté d’amis » plus ou moins proches. Ceci constitue une forme de liberté incroyable et contribue à rééquilibrer le pouvoir en entre les individus et les entreprises.
Cette tendance que je qualifierais d’ « Hyper Démocratie », je l’accueille très favorablement en tant que Digital Marketer. Pour autant, je profite de cette tribune pour me faire « l’avocat du diable » et partager 3 écueils.
1- Une nouvelle pathologie : Le T.A.D (Trouble de l’Attention Digitale)
Trop d’infos tue l’info, c’est bien connu, mais si on y ajoute les facteurs « Temps réel » + « Communauté» + «Mobilité », cela donne des individus qui sont en permanence en situations d’ubiquité et auprès desquels il est difficile de capter une vraie attention.
Pas simple pour une entreprise qui a un produit ou un service à vendre de capter l’attention numérique.
2- Une nouvelle forme d’attentat : Le Terrorisme numérique
Tous les gourous du Digital Marketing le disent, il faut que les marques prennent part aux conversations digitales, plutôt que de les ignorer.
En bon élève, la plupart d’entre elles s’y mettent peu à peu, créant ainsi des « fans pages » sur Facebook, des flux Twitter, et autres plateformes de conversations sur leurs sites.
Ce qu’elles avaient moins prévu, c’est que ces conversations sont devenues la cible d’une nouvelle forme de terrorisme numérique : Dernier exemple en date, l’attaque (même justifiée) de Greenpeace contre Kit&kat sur la Fan Page de Nestlé…
Pas simple de gérer la relation en temps réel pour une marque qui a mis des années (et des millions d’Euros) à se construire une image respectable et qui peut être détruite au travers d’une conversation.
3- Un nouveau masque social : L’identité numérique
Désormais, tout bon citoyen digital doit savoir se construire et animer son « identité numérique ».
Quand on y réfléchit un peu quel fardeau ! Déjà qu’il était compliqué de mener de front une vie familiale, professionnelle, sociale… Il faut désormais mener et gérer une vie digitale, il en va de sa « e-réputation ».
Alors, on se crée un profil Facebook, mais on fait attention à ce que l’on publie, des fois que son boss « ami » le voit. On ouvre un pseudo blog, parce qu’on est à la recherche d’un emploi. On essaye de capter l’attention de centaines de « followers » sur Twitter parce qu’on est consultant en marketing. On devient « ami » avec le patron de Coca-Cola sur Linkedin, parce qu’on travaille chez Pernod-Ricard…
Pas simple pour une marque d’engager une relation avec des individus qui sont devenus eux même des médias et gèrent leur « personal branding » avec les mêmes outils marketing !
Bruno CLEMENT / Directeur du Planning Stratégique et du Digital du Public Système.
Co-auteur du blog www.mediassociaux.com / www.brunoclement.net