Tous les jours, nous recevons via les médias, boites mails et autres dépêches un nombre incalculable d’informations et tous les jours on nous demande de réagir… vite, à chaud, dans l’instant, tout le temps.
Il faut avoir un point de vue sur tout… la grippe A, la forme du président, la petite phrase du ministre de la santé, la fermeture de telle usine, la mort d’un chanteur pop, le PS, l’écologie, la pollution, la télé-réalité, et bientôt la mort, la vie.
Un point de vue sur des sujets dont on ne maîtrise souvent pas grand chose, et qui parfois même ne nous intéressent pas. Et quand bien même, certains de ces sujets pourraient faire débat, et mériteraient que l’on s’y attarde, c’est déjà trop tard. Une dépêche en chasse une autre et hop, nous revoilà soumis, une fois de plus à l’horrible question (surtout lorsqu’elle se pose toutes les 24h) « qu’en pensez-vous ? ». Il arrive même qu’on ne s’embarrasse pas de cette forme interrogative pour asséner un gros « pour ou contre ».
En se faisant piéger par la vitesse de circulation de l’information et les outils technologiques qui nous permettent de rester en permanence connectés, nous voilà dépendants de cette connexion permanente et obligés d’y participer.
Arrive alors la bataille des statuts de facebook, la folie des twits, la tyrannie des flux…
Ce turn over accéléré de l’information, ce culte de la nouveauté, nous amène à confondre communication et réaction et nous fait tomber dans l’accumulation de points de vue, pire dans l’expression des émotions pures plutôt que dans le débat d’idées, l’échange, la conversation, bref, tout ce qui pourrait faire jaillir la pensée et les vraies idées.
Alors, qu’en temps de crise, il semblerait qu’on aspire tous à un peu plus de sens, d’utile, d’essentiel, pourquoi ne pas résister à la tentation de la réaction, apprendre à laisser passer ces sujets de conversation qui n’en sont pas, pour choisir un clou et l’enfoncer ?
D’ailleurs, ceux qui ont choisi cette option ces derniers temps, en exposant leur pensée, et en s’y tenant, comme un certain Barack O. ou un Nicolas H. ont redonné un peu de souffle à tout un chacun.
De fait il est indispensable que les métiers de la communication, plus que les autres, se méfient de cette tentation de l’ultra réaction. On ne construit pas les marques en réaction, mais en proposant une vision.
En attendant avec impatience vos réactions…
Clarisse Lacarrau, planneur stratégique BETC Euro RSCG