27 novembre 2022

Temps de lecture : 3 min

Rappeler son ancien PDG, une bonne idée… vraiment ?

L’ancien patron de Disney, Bob Iger, vient de signer un CDD de deux ans pour redresser le groupe mis à mal par le streaming. Les exemples de ce type sont nombreux surtout dans la tech mais mais pas toujours couronnés de succès...

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Cet adage bien connu s’appliquerait-il au management ? De nombreux exemples semblent le confirmer. Lorsque la tempête fait rage et que les écueils apparaissent à l’horizon, la tentation est grande de rappeler à la barre son ancien capitaine. Disney vient de le prouver une nouvelle fois…

Bob et Bob

Le géant de « l’entertainment » a demandé, dimanche, à son ancien directeur général, Bob Iger, de reprendre les commandes du groupe à Bob Chapek qui lui avait succédé en 2020 après quinze ans de bons et loyaux services. Le septuagénaire a accepté de signer un CDD de deux ans afin d’aider le géant aux grandes oreilles à atteindre « une croissance renouvelée ».

Quand la malchance s’acharne…

« Bob le jeune » n’a, il est vrai, pas été chanceux depuis qu’il a pris la suite de « Bob l’ancien ». Après 26 années passées à Disney, cet ex-publicitaire chez J. Walter Thompson est enfin devenu CEO juste avant l’arrivée du Covid 19. La fermeture des parcs d’attractions et des cinémas a porté un rude coup au groupe. Le succès du streaming a été un autre iceberg à contourner. Le lancement de Disney+ a été plutôt couronné du succès. La plateforme ne cesse en effet de gagner des abonnés. Elle en comptait près de 164 millions fin septembre mais popularité ne rime pas toujours avec rentabilité. Les pertes opérationnelles des plateformes du géant californien (Disney+, ESPN+ et Hulu) ont ainsi presque doublé au troisième trimestre 2022 pour atteindre à 1,5… milliard de dollars, provoquant un recul de plus de 40% de l’action de Disney en Bourse.

Des rachats à gogo

Bob Iger a reçu comme lourde mission de remettre du vent dans les voiles du navire du Capitaine Crochet. L’homme ne manque pas d’ambitions. Durant son passage aux commandes du groupe, il a croqué le studio d’animation Pixar en 2006, Marvel en 2009, la société de production de George Lucas, détentrice des droits de la licence Star Wars, en 2012 et l’essentiel des actifs de 21st Century Fox en 2019. Sous son mandat, la capitalisation boursière de Disneya quintuplé. Même Picsou n’aurait rien trouver à redire à cette belle culbute. Bob Iger n’est pas le premier patron à être sorti de sa retraite dorée sur tranche pour donner un coup de pouce à son ancien employeur. Certains exemples passés ont été couronnés de succès, d’autres nettement moins…

Des succès…

Le « comeback » le plus réussi est sans aucun doute celui de Steve Jobs. Licencié en 1985, le fondateur d’Apple a repris la tête de son groupe au bord de la banqueroute en 1997. On connaît la suite… Larry Page est, lui aussi, parvenu à remettre Google sur de bons rails après une décennie de « break ». Howard Schultz avait choisi de son plein gré de quitter en 2000 le poste de CEO de Starbucks qu’il avait croqué en 1987 pour se consacrer à ses loisirs et à l’avenir notamment de l’équipe de basket des Seattle Supersonics qu’il avait racheté en 2001. Les soucis de l’enseigne l’ont toutefois encouragé à retourner devant les machines de ses cafés en 2008 avec un certain succès. Charles Schwab est, lui, resté quatorze petits mois à la retraite avant de récupérer la direction générale de la maison de courtage qui porte son nom et de redresser ses finances. Ces « happy ending » ne représentent cependant qu’un bosquet qui cache une forêt d’échecs.

… et des échecs

Dmitry Shapiro n’est pas parvenu à sauver son site de partage de vidéo Veoh avant de rejoindre Google. Michael Dell n’a pas réussi à redonner au groupe éponyme son lustre d’antan. Le fondateur de LinkedIn, Reid Hoffman, est, pour sa part, resté à peine plus de six mois au poste de CEO après son retour. Le créateur de Tinder, Sean Rad, a, lui aussi, fait un comeback pour le moins rapide entre août 2015 et décembre 2016 avant d’être finalement remplacé. Bob Iger a préféré éviter de prendre trop de risque en acceptant une mission limitée à deux ans. Les prochains mois diront s’il a eu raison ou tort…

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