Vous lisez cet article sur votre ordinateur de votre domicile un jour de semaine ? Il y a de fortes chances que vous soyez en télétravail alors. Bosser de chez soi est devenu une habitude pour des millions de salariés. Le Covid a profondément bouleversé notre façon de travailler. Les employeurs qui ont exigé pendant des décennies que leurs collaborateurs viennent cinq jours par semaine au bureau sont beaucoup moins regardants aujourd’hui. Nous sommes également de plus en plus nombreux à avoir découvert les avantages de rester chez soi pour effectuer certaines tâches professionnelles. Si ces tendances sont mondiales, de grosses différences existent toutefois d’un pays à l’autre.
Pour la troisième année consécutive, le think tank français expert de la mobilité Forum Vies Mobiles vient de publier une enquête sur la pratique du télétravail en Île-de-France, à Londres et New York. Menée en ligne par BVA Xsight, cette étude confirme à quel point la crise sanitaire a révolutionné nos vies professionnelles. Avant 2020, les trois-quarts des télétravailleurs actuels ne travaillaient jamais à distance (79% en Île-de-France, 76% dans la métropole de New York et 74% dans la métropole de Londres). Aujourd’hui, près de la moitié des actifs franciliens et londoniens (47%) télétravaillent au moins une fois par mois. Ils sont encore plus nombreux dans la métropole new-yorkaise (54%).
Les franciliens vont plus souvent au boulot
Dans ces trois zones et dans plus de 9 cas sur 10, les salariés ne rendent pas au bureau au moins une fois par semaine. Les franciliens travaillent à distance en moyenne 2 jours par semaine, soit un jour de moins que les londoniens et les new-yorkais. La pratique du télétravail à la demi-journée est beaucoup plus développée sur la « Grosse Pomme » (41% des télétravailleurs) et dans la capitale britannique (28% des télétravailleurs) qu’en Île-de-France (9%). Le télétravail à temps plein est, lui aussi, beaucoup plus développé de l’autre côté de l’Atlantique (49%) et de la Manche (34%) qu’autour de la Tour Eiffel (15%).
Les télétravailleurs sont en majorité des hommes (60%) et souvent en milieu de carrière (40 ans d’âge moyen). Leur statut hiérarchique est toutefois très différent d’un pays à l’autre. La moitié des télétravailleurs en Île-de-France ont en effet le statut de cadre, contre à peine 41% à New York et seulement… 19% à Londres. Cet écart se retrouve dans leur niveau de diplôme. 50% des franciliens ont complété un second ou troisième cycle après le bac alors qu’ils ne sont que 30% à l’avoir fait à New York et 26% à Londres.
Des bureaux déserts les vendredi et lundi
Dans les trois mégapoles, le vendredi est le jour le plus télétravaillé (58% à Paris, 54% à New York et 62% à Londres), juste derrière le lundi (39% à Paris, 51% à New York et 59% à Londres). Vive les weekends à rallonge… L’Île-de-France se démarque des autres zones avec un très haut pourcentage de présence sur le lieu de travail le mardi et dans une moindre mesure, le jeudi (70% et 62% de présentiel), jours où les pointes sont donc les plus importantes dans les transports collectifs et sur les routes.
Lorsqu’ils télétravaillent, les Franciliens le font principalement depuis leur domicile (89%). C’est un peu moins vrai à Londres (75%) et New York (67%) où les espaces de coworking et les cafés sont très populaires chez les actifs. Près de la moitié des new-yorkais fréquentent ces lieux régulièrement ou occasionnellement contre un tiers des londoniens et 10% des parisiens et banlieusards.
On découche ce soir ?
Pour 26% des télétravailleurs en Île-de-France, il est devenu normal de dormir en dehors de chez soi les jours où l’on se rend sur son lieu de travail. Cette nouvelle organisation est de plus en plus répandue puisqu’ils n’étaient que 18% en 2022. Les « découchés » sont encore plus nombreux à Londres et à New York, où les télétravailleurs sont respectivement 47% et 62% à passer régulièrement des nuits hors de leur domicile lorsqu’ils se rendent sur leur lieu de travail. La moitié (49%) des « découchages » réalisés par des télétravailleurs ne se font que pour une nuit. Aux États-Unis (74%) et en Angleterre (61%), dormir deux nuits ou plus par semaine en dehors de son domicile est nettement plus fréquent. Et vous, vous passez la nuit où ce soir ?