La frontière entre réel et virtuel est en train de disparaître : une couche de virtuel se rajoute progressivement à notre « réalité », et le virtuel reproduit de plus en plus précisément notre réel. Quelques exemples d’un réel qui se « virtualise »…
La nouvelle génération de téléphones GPS offre toute une série d’applications dans ce sens, mais la vidéo suivante montre l’étape suivante d’interaction avec le réel. Croisez cela avec les applications qui se lancent sur Google Android comme Wikitude où en regardant à travers votre appareil photo s’affichent les informations sur votre environnement et ShopSavvy qui scanne le code barre des produits pour comparer les coûts, et vous aurez une bonne idée de ce futur augmenté. En parallèle les jeux jouent de plus en plus fréquemment avec notre réalité. Un exemple de cette évolution est la multiplication des « Alternate Reality Games », ces chasses aux trésors en temps réel alternant messages sur des répondeurs, textos, petites annonces, e-mails, ou sites. Mais on voit aussi se multiplier les jeux faisant de la ville un immense terrain de jeu, tel le Monopoly avec des vrais taxis dans Londres, Plundr le jeu de pirates géolocalisé ou PacManhattan le Pac-Man en taille réelle dans Manhattan
Quelques exemples d’un virtuel réaliste:
Tout le monde connait Google Earth, mais un peu moins Photosynth qui permet de se balader dans des lieux comme si on les visitait en 3D grâce à toutes les photos qui en ont été prises. Rajoutez à cela le géotagging (l’association d’informations, et d’images à des lieux physiques), et les puces RFID paramétrées pour permettre de suivre le mouvement des objets et vous réaliserez que notre réalité bascule dans le virtuel.
En parallèle, on voit le succès des simulations de la réalité : les 350.000 skippers de la transat virtuelle du Vendée Globe, ou les jeux de F1 sur lesquels même les champions s’entraînent. Que va-t-il se passer demain quand se multiplieront des « simulations », qui à l’instar du film Benjamin Button seront si proches du réel qu’on ne fera plus la différence ?
Tous ces exemples qui paraissent relever de la science-fiction sont pourtant tous opérationnels et peu coûteux. A partir de là, les marques ont un choix intéressant :
– Soit créer de la valeur ajoutée sur le réel, en nourrissant la couche d’information utile aux clients, comme le iFood Assistant de Kraft, l’une des 100 premières applications payantes sur iPhone.
– Soit créer des mondes faisant concurrence à la réalité elle-même, où l’histoire est racontée sur plusieurs média, et que le consommateur assemble à mesure qu’il s’y immerge comme les pièces d’un puzzle. Le film Mini illustre cette démarche.
Pour finir, cette évolution pose deux questions un peu vertigineuses :
– Vivrons-nous un rêve éveillé, grâce à des appareils qui simuleront cette couche d’information et de fiction partout où nous bougerons ?- Sachant qu’Internet a la structure d’un cerveau, qui devient de plus en plus intelligent à mesure qu’il fait de meilleurs liens grâce à Google et au Web 3.0, que peut-il se passer quand ce « cerveau » commence à percevoir la réalité du monde dans lequel nous vivons ?
Gregory DuquesneDirecteur du planning stratégique de Change